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65.000 habitants de Francfort évacués pour désamorcer une bombe

Le Vif

Les services de déminage de Francfort ont réussi dimanche soir à désamorcer une énorme bombe britannique datant de la Deuxième guerre mondiale après avoir fait évacuer 65.000 habitants par mesure de précaution, la plus grande opération de ce type en Allemagne depuis 1945.

Après plusieurs heures d’efforts pour neutraliser les détonateurs et la charge explosive de cet engin pesant 1,8 tonnes découvert en début de semaine sur un chantier de construction, les autorités locales ont crié victoire en début de soirée.

« On a réussi! », a indiqué la police.

Pour les Francfortois résidant dans les environs de la bombe, dans le quartier de Westend proche du centre-ville, la journée a été riche en émotions. Surtout pour les plus âgés.

« Cela ma rappelle notre fuite de Berlin sous les bombes pendant la guerre » en 1945, raconte une nonagénaire, Eva Jarchow, après avoir quitté son appartement.

« Au moins ici cette fois la situation est calme et il fait beau », ajoute-t-elle.

« Pour moi ce n’est pas une expérience vraiment nouvelle. J’ai habité ici à Westend pendant la guerre. Quand j’étais dans la cave j’entendais les bombes tomber et j’aidais à éteindre les incendies », lui fait écho Doris Scheidt, 91 ans.

L’opération de désarmorçage de l’engin de la Royal Air Force a débuté avec retard dans l’après-midi. L’évacuation de la population du périmètre concerné a pris plus de temps que prévu car certains habitants refusaient de quitter leur logement, selon la police.

L’engin avait été baptisée « Blockbuster » par les Francfortois, en raison de sa charge explosive de 1,4 tonnes, capable de raser un pâté de maison et d’immeubles.

Pour permettre le déminage sans risque, les habitants dans un périmètre de 1,5 kilomètre autour ont dû quitter leur domicile dès 6 heures du matin. Cela représente 65.000 personnes, soit près de 10% de la population totale de la métropole.

Le retour à leur domicile devrait s’étaler jusque tard dans la soirée de dimanche.

La plupart des habitants ont pris cette sortie forcée avec flegme.

Claudia Schmitt, une employée de banque de 61 ans, avait pris ses précautions au cas où l’opération des démineurs dure plus longtemps que prévu. « J’ai emmené un livre avec moi, une autobiographie de Bruce Springsteen qui fait 600 pages », dit-elle.

« Ce n’est pas un sentiment très agréable d’être sorti de chez soi comme ça, mais bon on n’a pas le choix, témoigne un autre habitant, Jürgen Winterscheidt, 52 ans, qui a quitté la zone en bus accompagné de sa mère.

Centaines de policiers

Les forces de l’ordre ont commencé à se déployer dans le quartier dès samedi par mesure de précaution pour éviter des cambriolages ou des vols dans les habitations ou magasins déjà abandonnés.

Dimanche, elle a mobilisé plusieurs centaines d’agents pour s’assurer que le périmètre autour de la bombe était bien déserté.

La municipalité avait mis plusieurs grandes halles à disposition des résidents évacués. Les musées leurs ont aussi ouvert gratuitement leurs portes.

Du fait des bombardements alliés intensifs de la Deuxième guerre mondiale, les services de déminage doivent régulièrement neutraliser en Allemagne des bombes et obus de l’époque, découverts lors de chantiers, dans des champs et même parfois des jardins.

Samedi, à la veille de l’opération de Francfort, 21.000 personnes ont encore été évacuées à Coblence, dans l’ouest de l’Allemagne, le temps de désamorcer une bombe de 500 kilos.

Jusqu’à présent, la plus grande évacuation due à un tel déminage avait eu lieu le 25 décembre 2016, lorsque 54.000 personnes avaient dû quitter leurs logements à Augsbourg, dans le sud du pays.

AFP

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