Hommage aux victimes d'Utoya. © REUTERS

5 ans plus tard, la Norvège toujours traumatisée par la tuerie perpétrée par Anders Breivik

La Norvège est toujours très marquée cinq ans après la tuerie perpétrée par Anders Behring Breivik. Le 22 juillet 2011, dans son « combat contre le mutliculturalisme », ce trentenaire avait fait exploser une bombe de 950 kilos à Oslo, devant le bâtiment qui abritait les services du Premier ministre de l’époque, Jens Stoltenberg.

Huit personnes avaient perdu la vie. L’extrémiste avait ensuite pris la direction de l’île d’Utoya, à 30 kilomètres de la capitale, et y avait abattu à mort 69 personnes. La plupart d’entre elles étaient des jeunes qui s’étaient rassemblés à l’invitation du parti travailliste norvégien. Des commémorations auront lieu dans ces deux endroits à l’occasion du cinquième anniversaire de ces événements alors que la société norvégienne est assez divisée depuis lors.

Une commission parlementaire avait conclu en 2012 que Breivik aurait pu être arrêté plus tôt. « Les autorités ne sont pas parvenues à protéger les personnes sur l’île d’Utoya », affirmait-elle, avançant également qu’une opération policière plus rapide aurait été possible. Les services de renseignement ont également été pointés du doigt. Breivik était en effet dans leur viseur depuis quelques mois avant le 22 juillet 2011 car il avait acheté une grande quantité de produits chimiques -avec lesquels il confectionnera sa bombe- auprès d’une entreprise polonaise. Mais les enquêteurs n’avaient pas approfondi cette piste. Par ailleurs, le paysage politique s’est depuis lors davantage tourné vers la droite, acvec la montée en puissance du parti populiste d’extrême droite, le Parti du progrès, qui fait partie du gouvernement depuis les élections de 2013 et dont Breivik a été un membre actif de la section jeunes.

21 ans de prison

Anders Behring Breivik a été condamné en 2012 à 21 ans de prison. Certains estiment toutefois que l’extrémiste mène une vie de luxe dans la prison où il est enfermé. S’il a été placé à l’isolement, il bénéficie tout de même de trois cellules, avec deux douches, deux télévisions, deux consoles de jeu et des appareils de fitness. D’autres, au contraire, sont opposés au fait qu’il ne puisse avoir que des contacts limités avec d’autres personnes. Il y a trois mois, la justice norvégienne lui avait donné en partie raison dans son procès contre l’Etat au sujet de ses conditions de détention. Celles-ci violent la Convention européenne des droits de l’Homme, avait estimé le tribunal saisi du dossier.

Enfin, un dernier sujet lié à Breivik divise les Norvégiens. L’an dernier, un centre consacré au drame avait été inauguré à Oslo. On peut notamment y voir des restes de la voiture dans laquelle l’extrémiste avait placé la bombe ou encore une fausse pièce d’identité que l’homme avait utilisé pour se faire passer pour un agent de police. Le but de l’exposition est d’apprendre aux gens comment lutter contre l’extrémisme, assure-t-on. Mais des détracteurs y voient plutôt un « mur de la gloire » ou un Panthéon pour le tueur de masse. Anders Behring Breivik n’a jamais montré le moindre remord pour ses actes. Sa peine de 21 ans de prison pourra être prolongée à son issue s’il apparait qu’il demeure un danger pour la société.

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