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34 morts en Syrie, sourde aux protestations internationales

Une mission de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du sud est attendue ce mercredi à Damas pour de nouveaux efforts afin d’obtenir du régime syrien qu’il mette fin à la répression.

Bachar al-Assad reste sourd aux protestations internationales. La répression a fait au moins 34 morts mardi en Syrie où le président syrien s’est dit déterminé à mater la contestation populaire malgré les pressions et protestations internationales.

Sur le terrain, les forces de sécurité ont poursuivi leurs opérations de ratissage et perquisitions dans plusieurs villes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). 34 civils ont été tués, dont 17 dans la ville de Daïr az Zour dans l’Est « prise d’assaut par les chars et des véhicules militaires », a précisé l’ONG syrienne. « Les cadavres sont dans les rues. Des chars se trouvent sur la place al-Hourriya où d’énormes manifestations se sont déroulées » ces dernières semaines, a-t-elle ajouté en faisant état de « nombreuses arrestations ».

Cinq personnes ont été tuées, dont un enfant de 13 ans, à Binnech dans la région d’Idleb (nord-ouest), six à Hama (nord), deux dans la région de Damas, un à Lattaquié (nord-ouest) et deux à Homs (centre), selon des militants. Un homme de 35 ans est par ailleurs mort après avoir été torturé par les forces du régime, ont affirmé ses proches.

A Hama, théâtre de vastes opérations menées par l’armée, « la situation est insupportable, l’armée empêche toute entrée de produits alimentaires comme les légumes, le pain ou la farine », a indiqué un militant sur place.

Nouvelle mission diplomatique

Une mission de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du sud, qui siègent comme membres non permanents au Conseil de sécurité, est attendue ce mercredi à Damas pour de nouveaux efforts afin d’obtenir du régime syrien qu’il mette fin à la répression sanglante et dialogue avec les opposants.

Mais le président syrien reste inflexible. Après une rencontre avec le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, dépêché à Damas pour exhorter le président syrien à cesser sa répression, Bachar al-Assad continue de mettre en cause des « groupes terroristes », accusés de semer le chaos dans le pays. « Nous n’allons pas fléchir dans la poursuite des groupes terroristes », a-t-il dit, cité par l’agence officielle Sana.

A son retour à Ankara, Ahmet Davutoglu a dit avoir eu un entretien de six heures et demie avec le président syrien. « Nous avons eu l’occasion de parler de façon claire et nette des mesures à prendre pour que l’armée et le peuple ne se retrouvent pas face à face ». « Les développements, qui surviendront dans les prochains jours, seront décisifs quant aux attentes de la Turquie et du peuple syrien », a-t-il indiqué.

Condamnations de la Turquie, la Russie, l’Egypte…

La Russie a aussi insisté auprès de Damas pour un arrêt des violences et la mise en oeuvre de réformes politiques lors d’un entretien téléphonique du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue syrien Walid Mouallem.

Plus incisive, l’Egypte a ajouté sa voix au concert des appels contre la répression en Syrie en déclarant que Damas s’orientait vers « un point de non retour ».

Le régime paraît de plus en plus isolé, lâché ces derniers jours par trois monarchies du Golfe dont l’Arabie saoudite et condamné par la plus haute institution de l’islam sunnite Al-Azhar. Seul l’Iran, un allié du régime syrien, a apporté de nouveau son soutien à Bachar al-Assad en accusant les Etats-Unis de chercher à déstabiliser la Syrie.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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