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Un « enfant des bois » retrouvé en Allemagne

Un adolescent d’environ 18 ans aurait vécu pendant cinq ans dans une forêt allemande en compagnie de son père. Après la mort de celui-ci, il aurait marché plusieurs jours avant de rejoindre Berlin. Son histoire n’est pas sans rappeler d’autres cas « d’homme des bois »

Cet homme des bois passionne l’Allemagne. Selon le quotidien Bild, un adolescent aurait vécu pendant cinq ans dans une forêt avec son père. La police berlinoise enquête pour déterminer l’identité du jeune homme.

Le garçon est âgé d’environ 18 ans et dit s’appeler Ray. Bien qu’il ne connaisse pas son pays d’origine, il s’exprime en anglais, et ne connait que quelques mots d’allemand.

Avec sa tente, son sac à dos et son sac de couchage, le garçon s’est présenté le 5 septembre à l’hôtel de ville de Berlin, après plusieurs jours de marche.

Le jeune homme a expliqué avoir vécu pendant cinq ans dans les bois avec son père, mais ne semble pas en mesure de dire dans quelle région forestière il a vécu pendant ces dernières années.

Après la mort de son père, des suites d’une chute, l’homme des bois, comme les médias l’appellent, aurait alors marché plusieurs jours en direction du nord à l’aide d’une boussole, comme son père le lui avait appris.

Le jeune homme a affirmé à la police qu’après la mort de sa mère, il y a cinq ans dans un accident de voiture, son père avait décidé de l’amener vivre en forêt. Ils auraient vécu sous une tente ou dans des abris creusés dans la terre, révèle le quotidien.

L’adolescent a été pris en charge par les services de l’aide à l’enfance. Selon la police, son état physique est bon.

« Homme des bois » de gré ou de force ?
Le cas de ce jeune homme diffère de l’histoire classique de « l’homme des bois » car il n’a pas été élevé, comme dans la plupart des récits d’enfants sauvages, par la nature mais bien par son père. Ce dernier ayant décidé un jour de tout plaquer pour vivre en marge de la société.

Les histoires d’enfants sauvages sont, généralement, des supercheries. L’histoire de Misha Defonseca fait d’ailleurs office de cas d’école dans ce domaine.

Monique De Wael, de son vrai nom, a prétendu pendant des décennies avoir survécu parmi des loups pendant la Seconde Guerre Mondiale alors qu’elle n’était âgée que de 4 ans. Selon ses dires, elle aurait parcouru plus de 3000 kilomètres, en compagnie d’une meute de canidés qui aurait veillé sur elle, en quête de ses parents déportés par les nazis.

Cette histoire, qui a donné naissance à un livre et à un film « survivre avec les loups », n’était en réalité qu’une pure invention de la part de son auteur.

La fille sauvage de Songy
Le cas de Marie-Angélique Le Blanc semble par contre avéré.

Née en 1712 au Wisconsin, cette jeune Amérindienne de la tribu des Renards serait arrivée en France à l’âge de huit ans en qualité d’esclave. Peu de temps après, elle se serait échappée et réfugiée dans les bois. Grâce aux connaissances de base qu’elle avait acquises dans sa tribu, elle serait parvenue à survivre en forêt pendant dix ans.

En 1731, elle se fait capturer près du village de Songy et séjourne dans un hôpital.

Elle sera ensuite baptisée et elle recevra le nom de Marie-Angélique Le Blanc. Elle bénéficiera d’une éducation, recouvrera la parole et finira par toucher une pension de la reine de France.

Into the wild
Par contre, les cas de personnes adultes qui décident spontanément de quitter la société sont plus facilement vérifiables. C’est le cas de Christopher McCandless. Le livre de Jon Krakauer « Voyage au bout de la solitude », dont est tiré le film de Sean Penn « Into the Wild », relatent les années que ce jeune Américain a passées en marge de la société.

Après de nombreux mois d’errance à travers les Etats-Unis, Christopher décide, en 1992, de mettre son grand projet à exécution : vivre seul pendant tout l’été dans les forêts d’Alaska, en osmose avec la nature. Malheureusement, on ne s’improvise pas « homme des bois » et la nature peut receler bien des dangers pour qui n’y est pas initié. Le corps du jeune homme fut retrouvé par des chasseurs, dans un vieil autobus qui lui servait d’abri, de nombreuses semaines après son départ.

Selon le film de Sean Penn, la mort de Christopher McCandless serait due à un empoisonnement suite à l’ingestion d’une plante non-comestible. D’autres théories penchent plutôt vers une intoxication due à une moisissure ou encore vers une mort par inanition, voire des suites d’une blessure. Le mystère reste entier. Une chose est néanmoins sûre : n’ayant aucun moyen d’appeler les secours, le jeune Américain est décédé après une lente et solitaire agonie.

Walden ou la vie dans les bois
Le projet de Christopher Mc Candeless de vivre harmonie avec la nature a été fortement influencé par l’ouvrage le plus populaire de l’écrivain-philosophe Henry David Thoreau, « Walden ou la vie dans les bois ».

Lassé de la vie en société, Thoreau décida, en 1844, de s’éloigner de la société et de vivre dans les bois. Un de ses amis achetât un terrain autour du lac Walden et le philosophe s’y installât. Il construisit lui-même une cabane et se mit à cultiver sa propre nourriture. L’écrivain entreprît ensuite de faire le récit de son expérience.

Mais l’homme n’abonna pas pour autant tous contacts avec la civilisation puisqu’il rendait parfois visite à ses amis tandis qu’il recevait à l’occasion dans sa cabane connaissances et admirateurs.

Au-delà de l’aspect romantique que peut revêtir sa démarche, cet isolement de la société avait deux buts : s’isoler afin de pouvoir écrire tranquillement et mettre en oeuvre le concept de « simplicité volontaire » qu’il défendait.

Levif.be, avec L’expresse

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