© Jean Bernard Boulnois

Les perles d’une caviste: « Vous n’avez pas la même chose mais meilleur et moins cher ? »

Sandrine GOEYVAERTS
Sandrine GOEYVAERTS Sommelière, caviste, blogueuse et auteure de Jamais en carafe (à paraître)

Les cavistes, ça en entend des belles, tous les jours. Sandrine Goeyvaerts les recense dans un livre. Et nous sert des inédites.

Votre tonton, qui s’y connaît, vous le dit souvent : pourquoi acheter du sancerre, alors que, juste à côté, il y a des vignes où on fait un vin aussi bon, et deux fois moins cher ? Et quelle bêtise d’acheter du côte-rôtie à prix plein, alors que ce vin de jeunes vignes sans appellation est presque pareil. Cessez de suite les comparaisons foireuses : si les appellations existent – et sur des territoires donnés et spécifiques -, c’est aussi parce qu’au fil des années, on a observé, finement, des types de sol, combinés à certains cépages et déduit une typicité. Donc, non, le vin fait  » juste à côté de Sancerre  » n’en est pas, même s’il peut être très bon.

Les Perles d'une caviste, par Sandrine Goeyvaerts, Hachette Pratique Vin, 128 p.
Les Perles d’une caviste, par Sandrine Goeyvaerts, Hachette Pratique Vin, 128 p.© DR

Certaines appellations sont effectivement très onéreuses : ce n’est pas une raison pour vouloir faire des économies de bouts de chandelle. Mieux vaut boire une fois un très bon côte-rôtie que de chercher de pâles imitations qui vous décevront. Pour les bourses dégarnies, plutôt que de viser les low cost des grandes appellations, zieutez carrément du côté des vins de pays honnêtes, ou fouillez dans des régions comme le Languedoc, le Sud-Ouest ou la Loire : vous pourriez – avec un peu de persévérance – dénicher des pépites à prix tout doux. Mais attention, ne soyez pas pingre : en dessous de 4 euros, oubliez !

Un peu de mathématiques, voulez-vous ? Coût de l’emballage, de l’étiquette, du transport, des accises et de la TVA, de la main-d’oeuvre et du raisin, de l’éventuelle publicité… Un prix juste pour un travail juste : entre 4 et 10 euros, vous trouverez nombre de vins de soif ou plus structurés mais pas de bourgognes ou de champagnes. Entre 10 et 25 euros, beaucoup d’appellations plutôt sympas et cotées, dans presque toutes les régions de la France. Au-delà de 25 euros, c’est le monde des vins de garde et étiquettes de prestige et celui aussi des appellations rutilantes : un plaisir qu’on peut s’accorder, de temps en temps, juste pour pouvoir mieux savourer ensuite la simplicité de ce côtes-du-rhône village sans prétention ou de ce beaujolais paysan qui vous met les papilles en épectase : le gamay, mon produit de beauté !

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