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Les perles d’une caviste (2/7) : « La poussière sur la bouteille, on m’a dit de ne surtout pas l’enlever ! »

Sandrine GOEYVAERTS
Sandrine GOEYVAERTS Sommelière, caviste, blogueuse et auteure de Jamais en carafe (à paraître)

Les cavistes, ça en entend des belles, tous les jours. Sandrine Goeyvaerts les recense dans un livre. Et nous sert des inédites.

La poussière sur le verre, certes, donne une image plaisante.  » Venu du fond des âges, préservé des outrages du temps, voici le divin nectar, qui, à coup sûr, enchantera vos palais des plaisirs surannés d’une époque révolue.  » J’exagère ? A peine. La preuve, certains en font carrément un atout marketing et mettent à la vente des bouteilles volontairement poussiéreuses (artificiellement) pour se donner une image plus chic.

Un vin resté longtemps dans une cave, poussière faisant foi, apparaît de facto comme un vin précieux, d’une certaine valeur. Cela signifie aussi qu’il a déjà validé une des étapes clés de la garde, l’immobilité. A ce propos, savez-vous comment conserver au mieux vos plus belles bouteilles ? Dans le noir, toujours. A l’humidité, c’est mieux. A l’abri des vibrations et des changements de température. Couchées ou debout ? Selon leur nature, les deux, camarade : les vins blancs, rouges et rosés tranquilles se lovent à l’horizontale, histoire de conserver leur bouchon souple et d’éviter tout contact à l’air.

Les Perles d'une caviste, par Sandrine Goeyvaerts, Hachette Pratique Vin, 128 p.
Les Perles d’une caviste, par Sandrine Goeyvaerts, Hachette Pratique Vin, 128 p.© DR

Evidemment, si les quilles coquines sont bouchées à vis, en verre, ou en bouchon synthétique, vous pouvez bien les ranger comme cela vous chante (du blues) : seul le liège est exigeant ! Vous ne risquez pas l’excommunication à les coucher. Toutefois, les effervescents et les alcools se conservent souvent debout : les premiers en raison du gaz dissous, qui comble l’espace vin-bouchon, les seconds car l’évaporation naturelle de l’alcool – la part des anges, gourmands devant l’éternel – suffit à humidifier le bouchon.

Mais revenons à nos moutons de poussière. Déposée sur le verre, lui-même imperméable au liquide, la poussière n’est jamais en contact avec le vin. En quoi aurait-elle une influence, à part psychologique ? Nettoyez-moi ça, sans vergogne. Seul bémol : s’il s’agit d’une très vieille bouteille, en frottant l’étiquette comme un dératé, vous pourriez potentiellement l’abîmer. A vous de voir si vous préférez une nappe virginale à une étiquette intacte.

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