Capture d'écran du site Doll story © Capture d'écran

La poupée gonflable du futur

Muriel Lefevre

Les nouvelles poupées gonflables sont en silicone et de plus en plus réalistes. Au point de devenir de véritables compagnes pour certains.

Les Love-dolls, ces poupées grandeur nature entièrement faites de silicone peuvent atteindre la somme de 7000 euros. Un prix qui n’arrête pas une clientèle de plus en plus nombreuse. Loin d’être de simples poupées uniformisées, ces poupées ultras sophistiquées réalisées en France sont de véritable chef-d’oeuvre de réalisme où aucun détail n’est laissé au hasard. Exigeant plusieurs jours de travail, on y voit veines, plis sur les doigts et même différent grain de peau. Avec un prix de départ de minimum 6400 euros, tout ou presque peut être personnalisé. De la taille du sexe, aux poils pubiens en passant par la couleur du vernis à ongles. En sachant que chaque détail est facturé et vient augmenter la note. À titre d’exemple, un grain de beauté ou des ongles aux pieds vous coûteront 49 euros supplémentaires. D’un poids de 35 kilos, un squelette articulé permet à la poupée de rester assise. La compagnie française Doll Story, leader du marché européen, en vendrait une centaine chaque année selon les Inrocks et aurait réalisé un chiffre d’affaires proche du million d’euros pour l’année 2013 selon ParisMatch.

Pour lutter contre la solitude affective

Contrairement à ce que l’on pourrait supposer de prime abord, ces poupées ne sont pas seulement un objet de plaisir ou un sex-toy. Pour lutter contre la solitude affective, de nombreux propriétaires développent une relation étrange teintée d’affection, voire une véritable relation sentimentale, avec ces corps de silicone. Selon Agnès Giard, journaliste qui mène actuellement une recherche en anthropologie sur les love dolls et interviewé par ParisMatch : «  Celles et ceux qui achètent une love doll le font bien plus pour sa « présence » que pour ses prestations sexuelles… Un ersatz de vagin est certainement plus efficace, et pour un prix infiniment plus bas ».

L’histoire ces poupées à usage sexuel « remonte au XVIIe siècle lorsque des «  dames de voyage  » accompagnaient en mer les marins esseulés pendant de longs mois ». Encore relativement confidentiel en Europe, le phénomène est plus répandu au Japon où on lui consacre même des expositions. Un pays où les évolutions technologiques ne cessent d’avancer au point que « la robotique pourra d’ici peu fusionner avec les poupées » précise Jean-Philippe Carry, le patron de Doll Story. « C’est passionnant, bientôt la peau sera chauffée, on pourra sentir le coeur battre, voir les paupières se fermer ou encore simuler un effet de respiration.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire