© Thinkstock

Êtes-vous paraskevidékatriaphobe?

Para quoi ? Paraskevidékatriaphobe, soit vous souffrez d’une peur panique du vendredi 13. Si pas la moindre angoisse ne vous effleure en ce jour de superstition, vous pouvez toujours jouer à la loterie. Êtes

Êtes

Les paraskevidékatriaphobe ont connu une année 2012 mouvementée puisqu’après le 13 janvier et le 13 avril, c’est déjà le troisième vendredi 13 cette année. La dernière fois qu’on a eu droit à ce trio c’était en 1998 et 2009. Les prochaines années maudites pour les paraskevidékatriaphobes seront 2015 et 2026.

Superstitions et pertes financières Parmi les paraskevidékatriaphobes les plus célèbres, on retrouve Napoleon et Henry Ford. Mais ils sont loin d’être les seuls. Donald Dossey, scientifique comportemental et directeur du Centre de Phobie à Asheville, aux États-Unis estime qu’entre 17 millions et 21 millions d’Américains souffrent de paraskevidekatriaphobie (la peur du vendredi 13). Ce jour-là, ces malades anxieux modifient leurs activités habituelles et leurs craintes engendrent aux États-Unis des pertes économiques estimées entre $750 millions et $1 milliard chaque vendredi 13. Pour cause, ils évitent de se rendre au travail, achètent moins de marchandises, évitent de voyager (surtout en avion) et il y a une diminution de la fréquentation des restaurants et des cinémas. Beaucoup d’Américains souffrent également de triskaidekaphobie, qui conduit à la suppression des 13e étage, des 13 e rues, des sièges n°13 dans les avions ou du 13e convive à table…

La peur du nombre 13 est d’ailleurs la superstition la plus répandue dans la culture occidentale. Son origine viendrait de la religion et du Nouveau Testament en l’occurrence. En effet, treize personnes ont assisté à la Cène (Jésus et ses douze apôtres). Et c’est Judas, le treizième convive qui trahira Jésus. La malédiction du vendredi serait, quant à elle, due au fait que le Christ aurait été crucifié un vendredi.

Toutefois, le vendredi 13 n’est pas un jour de malchance pour tout le monde. On remarquera toutefois que c’est le mardi 13 qui est redouté par les Espagnols et les Argentins. Chez les Italiens, par exemple, c’est 17 qui est le nombre « porte-malheur ». Par ailleurs, des millions d’Asiatiques ont peur du chiffre 4. Surtout au Japon où le chiffre quatre ressemble phonétiquement au mot mort. En Grèce on redoute plus le chiffre 40.

Mais au fond, qu’est-ce que la superstition ? La superstition relève de la pensée magique. Grâce à elle, le petit enfant, persuadé d’être le maître du monde, a le sentiment de pouvoir obtenir tout ce qu’il désire et empêcher ce qu’il craint qu’il n’arrive. La superstition est en quelque sorte le résidu de cette pensée magique. C’est aussi une sorte de permanence de la pensée primitive des premiers hommes. Cette pensée se fonde sur la coïncidence fortuite. Quand deux événements se produisent simultanément, la pensée primitive croit que l’un des événements est la cause de l’autre… La superstition n’a rien à voir avec la réalité. La personne superstitieuse a beau se dire que ce n’est pas vrai, qu’il ne se passera rien de spécial ce vendredi 13, elle ne peut s’empêcher d’y croire. Elle se dit : « Je sais bien, mais quand même… » Plus les gens sont gangrenés par la superstition, plus ils ont peur. Parfois, ils vont même jusqu’à donner raison à la superstition. Dans une sorte de prédiction performative, la superstition agit comme une programmation mentale : je me suis tellement conditionné à avoir un accident que je finis par en avoir un. Les superstitions sont très dures à vaincre, car on a beau essayer de rationaliser, c’est toujours le cerveau émotionnel qui prend le dessus.

Mieux vaut gratter que jouer

La Loterie Nationale belge s’attend à un afflux important vers ses points de vente pour le tirage du Super Lotto du dernier vendredi 13 de l’année, déclare Pierre-Laurent Fassin, son porte-parole à l’agence Belga, sans toutefois donner d’estimation. « On remarque que le Belge est superstitieux. Le vendredi 13 draine essentiellement des joueurs réguliers qui se voient octroyer une chance de plus de gagner, mais aussi des joueurs occasionnels », rapporte Pierre-Laurent Fassin. Les vendredis 13 dopent les ventes des billets à gratter. « Le chiffre d’affaires peut doubler et ainsi passer de 650.000 euros, en temps normal, à 1,2 million euros les vendredis 13 », précise-t-on à la Loterie. Mais l’impact d’un vendredi 13 n’est pas toujours aussi probant pour les jeux de tirages. Pour le premier des trois vendredis 13 de l’année 2012, la Loterie Nationale a enregistré un chiffre d’affaires de 7,1 millions d’euros pour le seul tirage du Super Lotto du vendredi 13 janvier. L’Euromillions a été quant lui moins impacté puisque dans son cas c’est surtout le montant de la cagnotte qui importe.

LeVif.be avec L’Express et Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire