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En Islande on ne choisit pas son prénom comme on veut

Le Vif

L’Islande a autorisé les parents à donner à leur fille le prénom Angelina, celui d’une célèbre actrice américaine, qui comme beaucoup d’autres était jusque-là interdit au nom de la cohésion linguistique.

Le pays a une liste fermée de prénoms autorisés à l’état-civil, et confiée à un très officiel Comité des noms (Mannanafnanefnd en islandais) qui l’augmente régulièrement à la demande des parents. Ce comité a publié mercredi 11 ajouts, dont Angelína avec un accent sur le i, conformément à la grammaire islandaise, mais aussi Luna, Hofdís ou encore Eilíf, également féminins, et Eyjar et Kíran, masculins. Le comité doit veiller à l’intérêt de l’enfant et à la compatibilité des prénoms avec la tradition et avec la langue islandaise, qui décline les noms propres.

Cependant, beaucoup d’Islandais, et surtout les plus jeunes, y voient un archaïsme qui, dans un pays comptant de plus en plus d’immigrés, engendre parfois des situations compliquées. Les jours de ce Comité semblent être comptés. Le gouvernement a publié en juin un projet de loi qui le rendrait obsolète, en obligeant seulement à choisir un prénom qui se décline en islandais. Mais la loi ne devrait pas être votée avant les législatives du 29 octobre. Après la colonisation aux IXe et Xe siècle, l’Islande, île isolée de l’Atlantique Nord, a maintenu une cohésion culturelle qui a abouti à une évolution relativement lente de sa langue. L’autre curiosité a été de perpétuer la tradition du patronyme, qui fait par exemple que si un homme se prénomme Sigurdur, ses fils se nomment Sigurdsson et ses filles Sigurdardottir. Les Islandais y restent majoritairement attachés.

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