Barbie Savior sur Instagram © @BarbieSavior on Instagram

Barbie sauveuse : « Volontouriste » et hyper-narcissique

Hillarant, mais déconcertant. Voilà plus d’un an que les  » petits blancs  » en prennent pour leur grade sur le compte parodique d’Instagram  » Barbie White Savior « .

Ce n’est pas la première fois que le « volontourisme » est pointé du doigt, mais jamais de manière aussi drôle. Selon le site Quartz, l’industrie de l’humanitaire attire chaque année 1,6 million de volontaires, qui dépensent plus de 2 milliards d’euros dans le processus.

Ses dérives et abus ont d’ailleurs récemment fait l’objet d’une enquête d’Envoyé Spécial diffusée sur France 2. Profiter de ses vacances pour aider les populations locales, l’intention reste souvent louable, la critique se fait donc délicate.

Barbie, présente-toi

Je m’appelle Barbie, j’ai 20 ans. Je suis jeune. Je suis belle. Mais surtout, je suis là pour « sauver l’Afrique », car j’ai un coeur qui déborde d’amour à partager. Mon arme humanitaire ? Mon selfiestick que je brandis sans relâche histoire de ne pas passer inaperçue sur les réseaux sociaux.

Effectivement, lors de son voyage humanitaire en Afrique, Babrie fait le plein d’autosatisfaction lorsqu’elle partage sur la toile ses aventures au sein de la population défavorisée d’une Afrique précaire. Sa biographie Instagram dit tout :

« It’s not about me … but it kind of is » (ce n’est pas à propos de moi… Mais un peu quand même).

Comme certains de vos amis que vous reconnaîtrez peut-être, Barbie souffre du « complexe industriel du sauveur blanc ». Si ce terme ne vous est pas familier, c’est qu’il nous vient des États-Unis et est utilisé pour désigner les Occidentaux blancs qui se rendent dans les pays du tiers monde et font de cette affaire un étalage public de leur prétendu altruisme. Ces derniers se sentiraient supérieurs aux populations noires, et porteurs d’une mission civilisatrice. Une vision plutôt réductrice qui remonte au temps de la colonisation et de l’esclavage.

Si vous n’avez pas encore cerné le sujet, les photos parlent d’elles-mêmes.

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Barbie adore prendre des photos avec des enfants qu’elle ne connaît pas. Elle sait comment rendre heureux les petits africains ! Si elle le pouvait, elle les adopterait tous.

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Barbie ne sait ni lire ni écrire, mais enseigne pourtant. « Qui a besoin d’être formé pour donner des cours en Afrique ? Pas moi, il faut simplement une craie et une bonne d’ose d’optimisme ». Tout est possible en Afrique !

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Barbie n’a pas peur de se casser un ongle et n’hésite pas à prendre la place des travailleurs locaux.

Inspiré de la réalité

Derrière ce compte Instagram se cachent deux jeunes femmes occidentales. Elles expliquent s’être inspirées de leurs propres expériences de bénévolat dans le but de dénoncer le comportement de certains (pas tous bien sûr) « volontouristes » qu’elles ont pu croiser lors de leur aventure solidaire. Ce qui les a dérangé et mis mal à l’aise, c’est la manière dont les bénévoles finissent par se mettre en scène, montrant à quel point ils sont « utiles » pour ces populations défavorisées.

La Barbie sauveuse n’a pas plus à tout le monde, elle dénonce pourtant de manière ingénieuse l’égocentrisme et l’hyper-narcissisme contemporain. À méditer.

Laurane BINDELLE

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