« Il faut commencer à politiser l’Europe »

(Belga) L’Europe devrait être davantage « politisée », a affirmé jeudi le président du Parti socialiste, Paul Magnette, pour qui « le problème n’est pas l’objet européen mais le contenu qu’on lui donne ».

M. Magnette, un ancien professeur de sciences politiques européennes, était jeudi l’invité du cercle de Lorraine où il a prononcé un discours sur l’Europe. « Il faut arrêter d’être pour ou contre l’Europe », a-t-il affirmé. Au niveau national, le débat politique ne porte pas sur l’existence même du gouvernement, mais sur les choix politiques. Après 60 ans de construction européenne, il devrait en être de même au niveau du continent, mais « ce degré de maturité n’a pas encore été atteint ». Ce phénomène se mesure notamment au rejet de l’Europe observé dans certaines catégories de la population. « Je ne sais pas si vous mesurez la profondeur du divorce entre les classes populaires et le projet européen », a-t-il dit à l’assemblée, composée principalement de dirigeants d’entreprises, de professions libérales et de diplomates. Il est important de faire comprendre qu’il y a « des alternatives », a-t-il poursuivi, avant de critiquer une nouvelle fois la politique menée par l’actuelle Commission européenne. Le président du PS plaide pour un plan d’investissement massif, à l’image des « 1.250 milliards de dollars » injectés dans l’économie américaine par Barack Obama. « L’Europe peut s’endetter », a-t-il dit, soutenant le projet d’euro-obligations, mais aussi celui de taxe sur les transactions financières. Un tel plan de relance continental pourrait être orienté vers l’efficacité énergétique, un domaine où l’Europe exerce un leadership et qui pourrait être bénéfique pour tous, estime-t-il, sans exclure d’autres objectifs d’infrastructure ou d’équipement collectifs. (Belga)

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