Grèce: les données pas complètes il y a trois ans

(Belga) Les données disponibles il y a trois ans concernant la Grèce étaient incomplètes voire tronquées, a déclaré lundi le président de la Banque centrale européenne (BCE), prenant position sur les critiques faites récemment à la gestion de la crise grecque.

« Certaines décisions de l’époque ont été prises sur la base d’informations qui étaient soit incomplètes soit erronées ou trompeuses », a déclaré Mario Draghi lors de son audition devant la Commission des affaires économiques et monétaire du Parlement européen, retransmise par la chaîne du Parlement. « Certainement les rapports sur la force structurelle de l’économie grecque n’étaient pas corrects. Les autorités de cette époque assuraient constamment à la troïka que l’économie était beaucoup plus forte qu’elle ne l’était en fait », a-t-il ajouté Dans son rapport publié mi-juin, le Fonds monétaire international (FMI), l’un des membres de la troïka avec l’Union européenne et la BCE, avait reproché aux institutions européennes leur manque de compétence pour venir en aide aux pays en difficulté de la zone euro, et de ne pas avoir mis à contribution les créanciers privés d’Athènes lors du plan de sauvetage du printemps 2010. « Sans doute des erreurs ont-elles été commises (…) C’est bien de les avoir identifiées » afin de ne pas les répéter, a dit M. Draghi. Il a par ailleurs rappelé qu’à l’époque, l’instabilité des marchés financiers faisait craindre une contagion de la crise grecque à d’autres pays de la zone euro, en cas de décision de restructuration de la dette. « Il est plus facile aujourd’hui de parler de restructuration » alors que le risque de contagion est plus faible, a-t-il dit. Depuis lors, « la Grèce a accompli des progrès extraordinaires, et nous leur disons de poursuivre sur cette piste, spécialement des réformes structurelles, dont on perçoit aujourd’hui les premiers résultats », a-t-il souligné. Lundi une rencontre de l’Eurogroupe doit déterminer si la Grèce peut bénéficier d’une nouvelle tranche de prêts de ses créanciers internationaux, l’UE et le FMI. Avant même le début de cette réunion, les experts de la troïka ont donné des raison d’espérer à Athènes en annonçant la fin de leur mission d’inspection et un accord préliminaire pour débloquer l’aide, ou au moins une partie. (Belga)

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