Grèce: jugement clément pour les auteurs d’une fusillade contre des immigrés

(Belga) Le propriétaire d’une exploitation agricole grecque où des saisonniers immigrés venus réclamer des arriérés de salaires avaient été blessés par balles en 2013 a été relaxé mercredi tandis que deux des trois contremaîtres jugés pour les tirs ont été condamnés à des peines de prison révocables.

Le tribunal de Patras, où le procès avait débuté en juin, a blanchi le patron grec de l’exploitation, une des grosses entreprises exportatrices de fraises du village maraîcher de Manolada dans le Péloponnèse, à quelque 260 km d’Athènes. Deux contremaîtres, qui avaient tiré le 17 avril 2013 sur un groupe de quelque 200 travailleurs étrangers, composé principalement de Bangladais, ont été condamnés à des peines de prison de 8 et 14 ans de prison, révocables sur paiement d’une caution de 5 euros par jour d’incarcération, soit respectivement 14.600 et 25.550 euros. Une trentaine de ces saisonniers, qui n’avaient pas été payés depuis plusieurs mois, avaient été blessés par les coups de feu. Un troisième contremaître a été relaxé. Les condamnés ont fait appel du jugement et sont ressortis libres du tribunal. L’un des avocats des victimes a qualifié la décision de « honteuse » et « inhumaine » et y voit un encouragement pour les maraîchers grecs à poursuivre les maltraitances contre les saisonniers étrangers. « J’ai honte d’être Grec », a-t-il déclaré à la sortie du tribunal, où des dizaines de migrants et de défenseurs des droits des étrangers ont manifesté. L’affaire des « fraises ensanglantées » de Manolada, dans un pays critiqué internationalement pour l’impunité dont y ont longtemps bénéficié les auteurs de violences xénophobes, avait suscité un vif débat politique en Grèce sur la situation misérable des migrants. (Belga)

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