Gestion des soins de santé: le FDF propose la Fédération Wallonie-Bruxelles

(Belga) Les FDF sont d’avis que la Fédération Wallonie-Bruxelles, en ce qu’elle représente un espace commun aux habitants de Wallonie et de Bruxelles, doit gérer l’assurance santé, en cogestion avec les partenaires sociaux, après la réforme de l’Etat. Pour financer les nouvelles politiques, ils imaginent un « pot commun » alimenté par les deux Régions, wallonne et bruxelloise. La logique culturelle a primé lors de la création de la Communauté mais face aux ambitions confédéralistes qui s’affirment au nord du pays, il est temps d’apporter une réponse « territoriale », a indiqué vendredi le président du parti, Olivier Maingain.

Ce dernier va jusqu’à imaginer un gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pouvant intégrer, en guise de « protection des minorités », un ministre néerlandophone ou germanophone compétent pour gérer de façon autonome mais sans droit de veto leur enseignement et politique culturelle sur le territoire de la Fédération. Après la polémique qui a agité le PS à propos de la représentation bruxelloise au sein du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les FDF estiment que le ministre-président bruxellois devrait intégrer ce gouvernement. Rappelant que l’ensemble des partis francophones avaient accepté la double casquette, Olivier Maingain a suggéré que la Fédération puisse faire le choix d’une ministre-présidence tournante entre Wallons et Bruxellois. Mais le problème actuel, a-t-il relevé, est que le ministre-président bruxellois ne fait pas partie du gouvernement de la Fédération, pour ne pas offenser les partis flamands représentés au sein du gouvernement bruxellois, « Mme Grouwels en tête ». Le « malaise » est là, a commenté le président FDF: chaque fois que les Wallons proposent de travailler en commun, « Bruxelles n’accepte pas ». Les partis francophones qui ont négocié la réforme de l’Etat se réunissent au sein de la Commission Wallonie-Bruxelles en vue d’organiser la réception des nouvelles compétences. A propos des soins de santé, le PS s’est clairement positionné en faveur d’une régionalisation alors que le cdH est plutôt favorable à la communautarisation. Les FDF estiment le premier scénario dangereux pour la « solidarité » entre Wallons et Bruxellois et le second, source potentielle de « concurrence sociale » vu le nombre d’institutions impliquées à Bruxelles (Communauté française, Communauté flamande, Commission communautaire commune) et les risques de véto néerlandophone à la Commission communautaire commune. Ils rejettent également le scénario de la St-Quentin qui permet, à Bruxelles, l’exercice de compétences par la Cocof, une institution financièrement fragile. Estimant que les partis francophones qui ont négocié l’accord institutionnel sont comme « des poulets sans tête » qui ne savent pas où ils vont, Olivier Maingain persiste à dire qu’ils ont commis une « très lourde faute politique » dont les conséquences budgétaires et politiques portent un « risque très préjudiciable pour le citoyen ». Les FDF déposeront dès la rentrée une proposition de résolution au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ils appelleront à refuser « toute différence de traitement entre Wallons et Bruxellois » mais également à rejeter tout critère de « sous-nationalité », la Fédération Wallonie-Bruxelles dépassant la Communauté des francophones en ce que sa politique s’applique à tous les habitants de Wallonie et de Bruxelles. Pour le parti amarante, il ne pourra par ailleurs être question après la réforme de l’Etat d’offrir des prestations qui conduiront à des « droits inférieurs à ceux actuellement accordés sur base de la législation fédérale ». Ce sera « le moment-clé », a souligné Olivier Maingain, disant craindre que l’examen ne fasse apparaître l’insuffisance des moyens. La résolution mettra également en exergue « l’indispensable solidarité » entre Wallons et Bruxellois sur les plans budgétaire et financier. La Fédération n’ayant pas la capacité de lever l’impôt, les FDF appellent à la création d’un « pot commun », les deux Régions agissant par accord de coopération scellant leur « volonté politique ». Enfin, le texte des FDF énoncera la nécessité d’associer les partenaires sociaux à la gestion des soins de santé sur le territoire de la Fédération. (OCH)

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