Gaz russe: reprise des négociations Moscou/Kiev à Berlin vendredi

(Belga) Les discussions entre l’Ukraine et la Russie pour résoudre leur conflit gazier doivent reprendre vendredi à Berlin, sous l’égide du commissaire européen à l’Énergie, alors que Moscou menace de couper dès mardi le robinet du gaz à Kiev.

Le commissaire européen Günther Oettinger retrouve les ministres de l’Énergie russe et ukrainien en début d’après-midi, a déclaré à l’AFP la porte-parole du commissaire européen sans pouvoir donner d’heure précise. Une conférence de presse est prévue à 17H00 locale (15H00 GMT), un horaire susceptible de modification selon l’avancée des discussions. Lundi, à l’issue de premières négociations à Berlin, M. Oettinger avait annoncé une feuille de route qui prévoyait un paiement par l’Ukraine de 2 milliards de dollars jeudi. Mais l’Ukraine, exsangue financièrement, avait dès le lendemain déclaré qu’elle ne paierait pas sans avoir obtenu l’assurance d’une baisse des prix qui lui sont facturés, actuellement les plus élevés en Europe. Moscou menace de couper le robinet de gaz à Kiev dès mardi prochain si l’Ukraine ne règle pas ses arriérés, qui s’élèvent à plus de 3,5 milliards de dollars. Le géant gazier russe Gazprom exige aussi le paiement anticipé des livraisons de juin. Environ un quart du gaz à destination des pays européens transite par l’Ukraine et la perspective d’un arrêt des livraisons à l’Ukraine, inquiète Bruxelles qui joue les médiateurs. Après un hiver clément, les stocks de gaz sont pour l’instant confortables mais la Commission travaille cependant à des scénarios prévoyant l’arrêt des livraisons russes, a écrit vendredi le quotidien allemand Die Welt. En cas d’arrêt total des livraisons russes à l’UE au moment le plus délicat de l’hiver, en janvier, « presque toute l’UE, à l’exception de la péninsule ibérique et du sud de la France, serait directement touchée », selon cette étude cité par le journal. Si seules les livraisons à l’Ukraine étaient coupées à cette période, les effets seraient moins dramatiques mais « 60 à 80% des besoins de l’Europe du sud-est ne seraient pas couverts ». « Nous voulons savoir où se situent les risques les plus élevés pour l’hiver 2014/2015 », a déclaré une source européenne au quotidien. Pour faire face à ce genre de crise et assurer la sécurité de l’approvisionnement de l’UE, M. Oettinger compte proposer une augmentation des réserves de l’UE en gaz, lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement en juin. Il souhaite les voir porter à 50 ou 60 jours d’hiver contre 30 jours actuellement. Selon une porte-parole du commissaire, toutefois, l’idée ne serait pas que les stocks de gaz soient effectivement physiquement constitués mais qu’ils soient « garantis », par exemple par l’intermédiaire de contrats. Par ailleurs, l’UE veut développer les infrastructures de livraison, notamment en direction de sa partie orientale. (Belga)

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