Fortis – « La grande leçon, c’est qu’on a laissé la dérégulation aller trop loin »

(Belga) L’ancien Premier ministre Yves Leterme défend la manière dont son gouvernement est intervenu en 2008 dans le sauvetage de Fortis. Selon lui, on ne peut pas reprocher grand chose au politique. « Ici, le politique n’a pas commis de faute. Il a seulement peut-être laissé faire trop longtemps ces dernières décennies et le contrôle n’a pas été organisé de manière assez stricte », a-t-il déclaré en radio dans De Ochtend (VRT).

La chambre du conseil de Bruxelles devait se pencher jeudi sur le dossier Fortis. Interrogé sur la saga Fortis, Yves Leterme répète que son gouvernement a dû intervenir très vite en 2008 et qu’il a pris les seules décisions possibles. Toujours selon lui, le politique n’a pas grand chose à se reprocher. « Le politique est en première ligne. C’est auprès de lui qu’on cherche la faute, surtout quand les gens sont touchés dans leur patrimoine personnel. Mais ici, le politique n’a commis aucune faute, il a seulement peut-être laissé faire un peu trop longtemps ces dernières décennies et le contrôle n’avait peut-être pas été organisé de manière assez stricte. » Yves Leterme fait référence au climat économique de la fin des années 80 et du début des années 90. « On a surtout réalisé le marché libre et la dérégulation. Cela mène souvent à une compétition accrue. Mais les grandes équipes ne jouent pas non plus de bons matches quand il n’y a pas de règles claires pour tout le monde. La grande leçon des vingt ou trente dernières années, c’est que nous avons laissé la dérégulation aller trop loin », affirme l’ancien Premier ministre. Le week-end dernier, il a déclaré que « les masques tomberont » dans la saga Fortis. « Ce que je voulais dire, c’est que la réalité refera surface et que c’est aussi une affaire d’actes de gestion qui posent question. » Pour Yves Leterme, il y a une grande différence entre le sauvetage de Fortis et d’autres banques, comme Dexia. « Nous avons demandé à l’époque quels efforts on pouvait faire. Chez Fortis, on n’était ni en état, ni prêt à contribuer à une solution. Au nom du contribuable et dans l’intérêt général, il faut en tenir compte », a-t-il conclu. (Belga)

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