Fin du procès de 365 officiers turcs accusés de complot

(Belga) La justice turque a lourdement condamné vendredi plus de 300 officiers accusés d’avoir comploté pour renverser le gouvernement islamo-conservateur, le premier verdict d’une série de procès controversés dénoncés par l’opposition comme une chasse aux sorcières.

La cour de Silivri a infligé au « cerveau » du complot, l’ex-général Cetin Dogan, ancien commandant de la 1ère armée, et aux anciens chef de l’armée de l’air et de la marine, Ibrahim Firtina et Özden Örnek, des peines de vingt ans de prison. Devant les yeux ébahis de la foule des parents des accusés, elle a condamné 78 officiers à dix-huit ans et 246 autres à seize ans de réclusion. Vingt-huit d’entre eux ont vu leur sentence réduite à douze ans pour bonne conduite. Tous ont été reconnus coupables, à des degrés divers, de « tentative d’empêcher par la force l’action du gouvernement de la République », une peine passible de la prison à vie mais qui a été réduite car le crime, indépendamment de la volonté des accusés, n’a pas pu être réalisé, a indiqué la cour. La plupart des accusés sont par ailleurs interdits à vie d’activité dans le secteur public. Trente-quatre prévenus ont été acquittés. La lecture, nom après nom, du verdict, a été écoutée dans un silence de mort à peine entamé par quelques sanglots étouffés d’épouses et de filles d’accusés, la cour ayant prévenu qu’elle serait contrainte de l’interrompre en cas de débordements. A la fin du prononcé en revanche, les juges ont été copieusement hués tandis que les accusés saluaient leurs familles, certains le poing levé, et que des bouteilles d’eau fusaient du public en direction de la cour. Hors de la salle, des secouristes sont intervenus pour calmer des femmes en pleine crise de nerfs, au milieu des hurlements. Au total, 365 officiers d’active ou à la retraite, dont plusieurs anciens chefs d’armée et de corps d’armée, étaient poursuivis depuis décembre 2010 pour leur participation à un complot dont le nom de code est « Masse de Forgeron ». 250 d’entre eux étaient en détention provisoire. (VIM)

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