Euthanasie – Un professeur de Gand propose de supprimer la loi et l’intégrer dans les droits du patient

(Belga) Un professeur de l’université de Gand, le docteur Marc Cosyns, a plaidé mercredi, en Commissions réunies des Affaires sociales et de la Justice du Sénat, en faveur de la suppression des lois sur l’euthanasie et les soins palliatifs et leur intégration dans la loi sur les droits des patients. Ce médecin a par ailleurs indiqué n’avoir déclaré aucune euthanasie depuis 2011, une obligation pourtant prévue par la loi.

Le Sénat a entamé mercredi en Commissions l’audition d’experts à propos d’une éventuelle extension de la loi sur l’euthansie aux personnes démentes. Outre Marc Cosyns, les sénateurs ont également auditionné mercredi Peter De Deyn, de l’univserité d’Anvers, et Sabine Henry, présidente de la ligue francophone de l’Alzheimer. Les opinions politiques sont particulièrement éloignées les unes des autres sur cette thématique sensible. Deux propositions de loi visent l’encadrement de l’euthanasie pour les personnes démentes. Le sp.a souhaite l’autoriser, moyennant une déclaration préalable exprimant la volonté de l’intéressé, le jour où il « n’a plus conscience de l’état de sa propre personne, de son état mental et physique, et de son entourage social et physique ». L’Open Vld est d’avis que si une déclaration a été enregistrée, l’euthanasie peut être pratiquée le jour où la personne « se trouve dans un état végétatif persistant ». La N-VA, dont une représentante, Elke Sleurs, co-préside les Commissions réunies, n’est pas partisane d’une avancée législative en ce sens, vu les progrès attendus de la science et l’évolution de la société. Marc Cosyns, qui a dit ne pas croire énormément à ce que le politique le suive dans ses propositions, a affirmé que la proposition du sp.a était celle qui se rapprochait le plus de sa conception. Le professeur De Deyn a admis que la loi devait être adaptée si on voulait légaliser l’euthanasie des personnes démentes incapables qui auraient préalablement fait connaître leur volonté dans une déclaration. Sabine Henry a indiqué que la ligue francophone de l’Alzheimer jugeait prioritaire l’amélioration des conditions de vie des personnes démentes. Elle a également dit craindre qu’en ce qui les concerne, l’extension de la loi sur l’euthanasie risquait de freiner le développement des médicaments et des thérapies. Du côté francophone, le professeur Brotchi (MR) est également partisan d’une extension de la loi aux personnes démentes. Le PS attend la conclusion du débat avant d’exprimer sa position. (AHO)

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