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Commerce: Charles Michel salue le travail de Juncker mais reste vigilant

Le Premier ministre belge Charles Michel a salué jeudi le travail du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, « pour tenter de désamorcer les tensions commerciales » avec les Etats-Unis de Donald Trump, mais il dit aussi rester vigilant, notamment sur le volet agricole.

La rencontre Trump-Juncker mercredi à Washington et la communication qui a suivi « marquent une étape importante pour faire reculer le protectionnisme », juge le chef du gouvernement belge.

La rencontre Trump-Juncker mercredi à Washington et la communication qui a suivi « marquent une étape importante pour faire reculer le protectionnisme », juge le chef du gouvernement belge.

Parmi les « secteurs sensibles » pour la Belgique, « nous veillerons en particulier à ce que les intérêts de nos agriculteurs soient préservés, tout comme dans le cadre des négociations avec le Mercosur », le marché commun à plusieurs pays d’Amérique latine, avec lequel patinent les négociations commerciales de la Commission européenne, notamment concernant l’agriculture et l’élevage.

Sur ce volet agricole précisément, M. Trump a assuré que l’Union européenne allait commencer « presque immédiatement » à acheter « beaucoup de soja » aux producteurs américains. Un engagement qui mérite des clarifications, puisqu’il ne pourrait pas être ordonné de façon bureaucratique, mais devrait répondre à une demande du marché.

Quant à un cadre compétitif équitable, les deux dirigeants se sont mis d’accord pour travailler ensemble à une réforme de l’OMC (Organisation mondiale du Commerce), garante du multilatéralisme commercial. Ce qui ne pourra se faire sans la Chine, géant commercial mondial contre lequel M. Trump a aussi pris des mesures punitives, et à qui l’Union reproche un transfert injuste de technologie, via la cession de propriété intellectuelle à quoi sont contraintes des entreprises européennes actives en Chine.

M. Michel donne rendez-vous à la prochaine réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’UE – un Conseil européen informel est programmé le 20 septembre – pour discuter l’ensemble de ces points.

L’accord entre MM Trump et Juncker, bien que toujours relativement flou, soulève des espoirs de trêve dans le conflit commercial qui a vu les Etats-Unis imposer une hausse des droits de douane sur l’acier et l’aluminium importés d’Europe notamment, ce à quoi l’UE a répliqué par ses propres hausses tarifaires. Les USA menacent encore d’imposer les importations de voitures, mais l’accord de Washington pourrait avoir désamorcé ce risque.

Outre M. Michel, d’autres dirigeants européens ont réagi à l’annonce de l’accord. L’Allemagne, dont les excédents commerciaux records et l’industrie automobile sont dans le collimateur de la politique protectionniste du président américain, a fait état de son satisfecit.

Soulagement également du côté des milieux d’affaires: « la raison a prévalu (…) Éliminer les tarifs douaniers et les autres barrières au commerce et à l’investissement est bénéfique pour les entreprises et les citoyens des deux côtés de l’Atlantique », a commenté le président de l’organisation patronale européenne BusinessEurope, Pierre Gattaz.

En revanche, la France se montrait plus sceptique. Paris a demandé des « clarifications », s’opposant à tout accord commercial global avec les Etats-Unis, par la voix de son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Ce dernier a exigé également que l’agriculture « reste en dehors du champ des discussions », assurant que « l’Europe ne transigera pas avec ses normes ».

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