Erdogan exhorte le Conseil de sécurité à se réunir sur l’Egypte, fustige l’Occident

(Belga) Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir « rapidement » pour évoquer l’Egypte, fustigeant l' »hypocrisie » de l’Occident face au « très grave massacre » survenu la veille dans ce pays.

« Le Conseil de sécurité des Nations unies doit rapidement se réunir pour discuter de la situation en Egypte », a-t-il dit devant la presse à Ankara, estimant que tous les pays membres du Conseil devraient donner leur feu vert à une telle réunion. « Ceux qui ne disent pas +oui+ à une telle réunion ne pourront jamais rendre compte de leur décision devant l’Histoire », a-t-il estimé à l’aéroport de la capitale turque avant de partir pour une visite de travail au Turkménistan. Le chef du gouvernement islamo-conservateur turc a dénoncé un « très grave massacre » des forces de l’ordre lors de la dispersion mercredi en Egypte des partisans du président déchu Mohamed Morsi. « C’est un très grave massacre (…) visant le peuple égyptien qui ne faisait que manifester pacifiquement », a-t-il dit. M. Erdogan, chef du parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) à dès le début qualifié de « coup d’Etat » la destitution par l’armée du président Morsi, issu des rangs des Frères musulmans, provoquant la colère de la nouvelle direction au Caire. « Nous avons toujours dit qu’il s’agissait clairement d’un coup d’Etat mais l’Occident a préféré parler d’une intervention », a poursuivi M. Erdogan, affirmant que « ceux (les Etats) qui resteront muets après ce massacre seront tout aussi responsables que les putschistes » et que « ne rien dire revient à approuver » les violences. « Rester simple spectateur de ce coup, ne pas le dénoncer et ne pas même avoir la dignité de le qualifier comme tel » revient à « être coupable de la mort de ces enfants » en Egypte, a martelé M. Erdogan qui était l’un des principaux soutiens du président déchu Morsi. Au moins 343 personnes ont été tuées dans les violences de mercredi, selon un dernier bilan officiel publié jeudi. (Belga)

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