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Voyage en Antarctique sur les traces du mystérieux krill

Muriel Lefevre

Le Weddell Sea Marine Protected Area (MPA), qui sert d’habitat à de nombreux animaux s’étalerait sur 1,8 million de mètres carré. Greenpeace a appareillé une mission pour mettre en lumière l’importance d’un tel projet. ‘ »Le continent est déjà protégé par le Traité sur l’Antarctique, mais les eaux l’Antarctique sont-elles peu protégées « , déclare Tom Foreman, chef de l’expédition de Greenpeace. « De plus, elles doivent faire face aux mêmes menaces qu’ailleurs dans le monde, comme l’augmentation des niveaux de CO2, l’acidification des eaux et les déchets plastiques.

Selon l’organisation environnementale, la capture du krill constitue une menace majeure pour le continent. Ces minuscules créatures marines de deux grammes ressemblent à des crevettes. Elles sont essentielles à l’alimentation des animaux des eaux polaires. Elles servent de nourriture aux pingouins, aux baleines et aux phoques par exemple. Le krill forme une biomasse probablement supérieure à celle des humains et se « déplace » en essaim de plusieurs kilomètres de long. Ce garde-manger mouvant est cependant menacé par un intérêt de plus en plus marqué de la part des hommes. Le krill est en effet de plus en plus utilisé comme complément alimentaire grâce à leur très haut taux d’oméga 3. L’huile de krill est particulièrement appréciée par les Américains, les Australiens, les Allemands ou encore les Britanniques. Depuis fin 2011, le krill peut aussi être utilisé en Europe dans certains produits laitiers, produits à tartiner, sauces, céréales ou encore plats diététiques. Il a aussi fait son apparition dans certains cosmétiques. De quoi faire craindre une hausse catastrophique de la pêche du krill, selon Greenpeace. D’autant plus qu’on ne connaît que très peu le fonctionnement de cette espèce essentielle à l’écosystème de ces régions, mais encore très mystérieuse. Les chercheurs s’accordent en effet pour dire qu’on ne connaît que très peu cette espèce, ces mécanismes et de qu’elle façon elle se reproduit. On ne sait pas vraiment non plus qu’elle est sa masse réelle puisque les chiffres varient même s’il existe un certain consensus autour du chiffre de 379 millions de tonnes. La moitié de cette masse serait mangée par la faune marine. La limite de pêche serait aujourd’hui de 5,6 millions de tonnes par an, mais aurait été réglementée à 620 000 tonnes, réparties sur quatre régions du sud-ouest de l’Atlantique. En Antarctique, ce maximum aurait été atteint plusieurs fois depuis 2010 selon Greenpeace.

Aujourd’hui, on pêche le krill de manière industrielle avec des tuyaux aspirants. Une pêche très spécialisée et qui demande de très lourds investissements. Il n’y aurait à l’heure actuelle qu’une quinzaine de navires – essentiellement originaire de Norvège, de la Corée du Sud ou de la Chine- qui se sont lancés dans cette pêche. L’équipage de l’Arctic Sunrise est parti naviguer trois mois dans ces eaux qui entourent l’arctique et devrait révéler son rapport d’ici peu sur ces écosystèmes fragiles.

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