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Une reforestation massive pourrait annuler 10 ans d’émissions de CO2

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Selon une nouvelle étude, les arbres représenteraient  » notre arme la plus puissante  » pour lutter contre le réchauffement climatique.

Reconstituées à grande échelle, les forêts de la planète aspireraient suffisamment de dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère pour annuler une décennie d’émissions humaines. Selon les scientifiques, il y a de la place pour plus de mille milliards d’arbres supplémentaires dans les parcs, forêts et terres abandonnées de la planète. Si un tel objectif était atteint, il dépasserait toutes les autres méthodes de lutte contre le changement climatique, affirme le Dr Thomas Crowther, écologiste, cité par The Independent.

Arme puissante

Les experts sous-estimaient depuis de nombreuses années le nombre d’arbres sur Terre. En combinant les données des enquêtes de sol et de satellites, le Dr Crowther et ses collègues ont obtenu un chiffre sept fois supérieur à une estimation précédente de la Nasa. La même approche, qui utilise notamment l’intelligence artificielle, a permis aux chercheurs de prédire le nombre d’arbres qui pourraient être plantés dans des parcelles vides à travers le monde.

Une reforestation massive pourrait annuler 10 ans d'émissions de CO2
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Pour Thomas Crowther, le fait de sous-évaluer les arbres sous-entend que les scientifiques sous-estiment aussi massivement le potentiel écologique des forêts. Les arbres sont « notre arme la plus puissante dans la lutte contre le changement climatique », déclare-t-il. La restauration complète de tous les sites identifiés est clairement irréaliste, mais la plantation d’arbres est de plus en plus admise comme une activité essentielle pour préserver la vie sur Terre.

L’importance des espèces

Outre leur nombre, les espèces d’arbres semblent également avoir leur importance. Les forêts qui comptent de nombreuses espèces d’arbres absorbent deux fois plus de carbone que celles qui sont composées d’une seule sorte, selon une étude publiée l’an dernier. Après huit années d’expérience, menée en Chine, les parcelles comptant 16 espèces d’arbres avaient absorbé en moyenne 32 tonnes de carbone par hectare. Les zones de monoculture, en revanche, n’avaient retenu en moyenne que 12 tonnes par hectare.

Contrairement à une idée reçue, la biodiversité des forêts n’empêche pas la productivité, au contraire. Si on extrapole les résultats obtenus en Chine au reste de la planète, un recul de 10% du nombre d’espèces d’arbres provoquera une perte de productivité estimée à 20 milliards de dollars par année.

Deux plus grands défis

« Nous ne ciblons pas les zones urbaines ou agricoles, mais seulement les terres dégradées ou abandonnées, et cela a le potentiel de relever les deux plus grands défis de notre temps : le changement climatique et la perte de biodiversité. C’est une bonne chose, car tout le monde peut s’impliquer. Les arbres rendent littéralement les gens plus heureux en milieu urbain, ils améliorent la qualité de l’air, la qualité de l’eau, la qualité des aliments, les écosystèmes, c’est une chose si facile et tangible », conclut Crowther.

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