Une oasis de biodiversité retrouvée en mer du Nord © IRSNB

Une oasis de biodiversité retrouvée en mer du Nord

Stagiaire Le Vif

Jeudi, l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a annoncé la redécouverte d’une zone riche en vie sous-marine en mer du Nord. La faune y prospère comme il y a cent ans. Buccins, troques et araignées de mer s’épanouissent dans ces îlots miraculeusement préservés.

Au large de la côte belge, à proximité de bancs de sable appelés les « Hinderbanken », des scientifiques belges ont retrouvé les vestiges de lit de graviers découvert il y a cent ans.

Un lit de gravier retrouvé en mer du Nord.
Un lit de gravier retrouvé en mer du Nord.© IRSNB
La pêche a privé les espèces de leur habitat naturel.
La pêche a privé les espèces de leur habitat naturel.© IRSNB

La partie belge de la mer du Nord se compose principalement de bancs de sable. Entre ces bancs, on trouve des lits de graviers: des zones recouvertes de pierres plus ou moins grandes. Au siècle dernier, Gustave Gilson, pionnier de l’océanographie belge, constate que ces zones accueillent une riche biodiversité, très différente de celle observée sur les bancs de sable. Ces lits servaient de frayères – zone où les poissons viennent pondre leurs oeufs – aux poissons, notamment aux harengs. Au fil du temps, ces zones ont été appauvries par la pêche. Les pierres ont été déplacées ou remontées à bord avec les prises des pêcheurs, privant les espèces de leur habitat naturel.

Les espèces typiques prospèrent encore aujourd'hui.
Les espèces typiques prospèrent encore aujourd’hui.© IRSNB

D’après des recherches récentes réalisées par l’IRNSB, la zone prospère encore aujourd’hui. Les scientifiques embarqués à bord du Simon Stevin, le navire de recherche flamand, ont à nouveau étudié ces zones pierreuses. Les communautés animales qui y vivaient montrent des signes de perturbation et se sont appauvries. Cependant, les espèces typiques sont toujours présentes. Buccins, troques, araignées de mer, hydraires antennes et alcyons y foisonnent. Malheureusement d’autres ont disparu. C’est le cas de la fameuse huitre plate européenne, une espèce particulièrement vulnérable et très appréciée des fins gourmets. Cette découverte confirme le potentiel de restauration des lits de graviers dans les eaux belges. «  Il faut éviter toute perturbation des fonds marins« , explique Ilse De Mesel, experte en biologie marine. «  Le plan d’aménagement des espaces marins interdit à certains endroits les activités qui troublent les fonds marins. On devrait donc constater une amélioration ! Des espèces disparues pourront de nouveau s’installer et, à terme, des bancs d’huitres plates pourraient même réapparaitre.« 

Clara Veszely

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire