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Sandy, Katrina, Xynthia… d’où viennent les noms de tempêtes?

L’ouragan Sandy qui a touché cette nuit la côte Est des Etats-Unis est considéré comme le plus important ayant jamais touché l’Etat de New York. Il entre d’ores et déjà dans l’histoire météorologique, aux côtés des phénomènes tristement célèbres Isaac, Katrina, Klaus ou Xynthia.

Katrina, Klaus, Xynthia et plus récemment Sandy: tous les cyclones tropicaux, tempêtes et autres dépressions portent un nom. Mais comment sont-ils baptisés? Et par qui? L’objectif premier de l’attribution de ces sobriquets est la communication, explique Lionel Fontannaz, météorologue à Météo Suisse. « Les noms donnés à ces événements météorologiques de grande ampleur permettent de faciliter l’échange d’informations entre les scientifiques internationaux et entre les médias et le public. Ils visent aussi à accentuer la prise de conscience générale des risques de ces catastrophes et leur identification dans les messages d’alerte. »

Le choix de ces petits noms, qui doivent impérativement être courts et distincts, s’appuie sur plusieurs critères, dont la géographie. Les cyclones tropicaux sont ainsi nommés selon les régions au-dessus desquelles ils évoluent. Par exemple, pour le bassin Atlantique Nord, les ouragans portent des prénoms anglais, espagnols et français, en référence aux pays qui bordent l’océan.

Six listes officielles employées tour à tour

A l’échelle mondiale, depuis les années 50, ces noms sont piochés dans les listes alphabétiques établies par le Centre national des Ouragans des Etats-Unis, basé à Miami. Selon des informations de Météo France, au total, six index sont utilisés en rotation sur six ans. Chaque liste comporte 21 prénoms, choisis au hasard, de A à W – les lettres Q, U, X, Y et Z, pauvres en prénoms, ont été écartées. La première tempête de l’année en cours hérite d’un patronyme commençant par la lettre A, la seconde par un nom en B, et ainsi de suite. En suivant cette logique, la liste de 2007 sera à nouveau sollicitée en 2013.

En revanche, en cas de catastrophe naturelle particulièrement dévastatrice et meurtrière, et pour éviter tout traumatisme supplémentaire, le nom qui lui avait été attribué n’est jamais réutilisé. Le comité international de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), chargé de gérer et d’actualiser les listes de noms, veille au grain et peut, à la demande des pays victimes d’un phénomène grave, retirer son nom des listes officielles et le remplacer par un prénom de même genre et de même origine ethnique.

Enfin, par souci de parité, depuis 1979, « les autorités internationales prennent le soin d’alterner les prénoms féminins et masculins », souligne le météorologue. A en croire ces us et coutumes, si un nouveau phénomène météorologique survient avant la fin de l’année 2012, après l’ouragan Sandy, il sera baptisé « Tony ».

A vendre: nom de tempête

Quid de l’Europe? Sur le vieux continent, concernant les dépressions et anticyclones, c’est traditionnellement l’Institut de météorologie de l’Université de Berlin qui décide parmi une liste pré-établie de patronymes féminins et masculins. Mais ce privilège est, depuis 2002, ouvert à tous. En effet, le grand public a désormais la possibilité d’acheter, moyennant 199 euros ou un système d’enchères en ligne, le nom du futur phénomène atmosphérique européen. Ce fut le cas pour la tempête Joachim, qui a frappé les trois quarts de la France en décembre 2011, et qui porte le nom de son acquéreur , un certain Joachim Weber.

Mylène Lagarde – L’Express.fr

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