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Réchauffement planétaire : « Le monde est à un carrefour critique »

Des experts du monde entier ont ouvert mardi à l’Unesco à Paris le plus grand forum scientifique organisé sur le climat en amont de la « COP21 », rappelant aux États qu’il n’est pas trop tard pour juguler le réchauffement planétaire.

A cinq mois de la conférence de Paris qui rassemblera sous l’égide de l’ONU 195 États engagés dans la recherche d’un accord contre le dérèglement climatique, quelque 2.000 scientifiques partageront leurs travaux durant toute la semaine, à la recherche de « solutions » pour freiner le réchauffement en cours. « Le monde est à un carrefour critique », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon dans un message lu en son absence. « Et cette conférence ne pouvait pas mieux tomber ». Le Giec, le groupe des experts climat de référence, qui a publié en 2014 la dernière synthèse de la recherche mondiale, a montré que « la température des surfaces terrestre et océanique a crû globalement de près de 1°C, et que dans certaines parties d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du nord et du sud, la hausse va jusqu’à 2,5°C », a rappelé M. Ban. « Et le Giec nous dit que nous allons vers un réchauffement de 5-6°C si rien n’est fait ». « Il est clair » que les engagements de réduction des gaz à effet de serre publiés depuis mars par les États dans le cadre des négociations « ne suffiront pas à nous permettre de garder l’objectif de +2°C. « Il est essentiel d’avancer sur les financements, la confiance, les connaissances, les technologies… », a-t-il énuméré. Physique, géographie, technologie, mais aussi économie, médecine, sciences politiques, … les experts attendus à Paris représenteront un large panel de disciplines. « La conférence va s’appuyer sur les résultats du Giec, mais il y a une place pour une démarche en plus: positionner ce savoir dans une attitude prospective et une recherche de solutions », a dit le climatologue Hervé Le Treut, président du Comité d’organisation de la conférence, en ouvrant le forum. « Il est encore possible de changer le cours des choses et atténuer le changement climatique (…) mais le temps presse », a quant à lui prévenu le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, Michel Jarraud, relevant que « les décideurs peuvent compter sur des informations scientifiques pour (nous) acheminer vers des solutions plus rationnelles ». « Nous devons gagner la bataille de l’action puisqu’on a gagné la bataille des idées » et du diagnostic, a dit la ministre française de l’Ecologie, Ségolène Royal. Au total, quelque 160 sessions et panels seront organisés à l’Unesco et sur le campus universitaire parisien de Jussieu. La communauté internationale s’est fixé pour objectif de limiter à 2°C la hausse du thermomètre global, générée par les émissions de gaz à effet de serre, faute de quoi la science promet des impacts graves et irréversibles.

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