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Recensement des oiseaux de jardin: les moineaux en danger

Les petits oiseaux granivores, comme le verdier ou le moineau friquet, sont de moins en moins présents dans les jardins, ressort-il de la 12e opération de recensement par le grand public des oiseaux de jardin initiée par l’organisation environnementale Natagora et son pôle ornithologique Aves.

« De manière générale, sur les 12 années de comptage, on observe une uniformisation des espèces qui viennent au jardin. Un écart se creuse entre dix espèces de plus en plus fréquentes et les autres qui régressent, parfois de manière dramatique », constate Jean-Sébastien Rousseau-Piot, coordinateur du recensement des oiseaux de jardin. Le merle noir figure en tête de la liste des oiseaux les plus observés cette année. On retrouve également parmi les dix principales espèces recensées dans les jardins la mésange charbonnière, le rouge-gorge, la mésange bleue, la pie bavarde, le moineau domestique, le pinson des arbres, le pigeon ramier, la corneille noire et la tourterelle turque. « Depuis le début des recensements, on constate que les espèces les plus courantes sont devenues de plus en plus courantes. On pourrait s’attendre à ce que, dans 20 ans, on ne retrouve plus que ces oiseaux dans les jardins », souligne Louis Bronne, responsable de la communication de Natagora. A l’inverse, parmi les espèces qui s’éloignent inéluctablement de la catégorie « communs dans les jardins », se retrouvent des petits granivores, comme les verdiers ou les moineaux friquets. « Les espèces qui ont régressé ont besoin d’autres types de milieux que les jardins dans leur cycle biologique. Ce sont surtout les oiseaux liés aux milieux agricoles, comme les grandes cultures », poursuit Louis Bronne. Si le verdier et le moineau friquet peuvent être aidés par le nourrissage, car ils fréquentent aussi les jardins, ce n’est pas le cas d’autres espèces, comme le bruant jaune ou le bruant proyer qui n’y viennent presque pas, explique encore Natagora. Ainsi, « après une régression vertigineuse (-99% en 30 ans) », le bruant proyer est désormais au bord de l’extinction en Wallonie et en Belgique. Pour venir en aide à ces oiseaux granivores en péril, Natagora a mis sur pied le projet « Farine mélodieuse ». « La farine mélodieuse vient d’un champ de blé bio situé en Hesbaye dont 10% des épis ne sont pas récoltés. Laissés sur place, ces épis servent de nourriture aux oiseaux et leur permettent de passer l’hiver », précise la responsable de ce projet Sylviane Gilmont. La vente de la farine produite permet de soutenir le projet et de l’étendre à d’autres agriculteurs.

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