Carte blanche

Quand les citoyens s’unissent pour défendre leur environnement, leur santé et les animaux d’élevage

Carte blanche en réponse à l’opinion « Pétition contre une porcherie : quand consommer local se heurte au nombrilisme » publiée sur le Vif.be le 16 janvier 2018.

Il n’est plus utile de rappeler ce que nous crient haut et fort les organismes de défense des consommateurs, des animaux, de la qualité des rivières, de la qualité de l’air, des sols, de l’habitat traditionnel…

Alors, quand les citoyens s’unissent pour faire respecter ces consignes devenues une évidence, il leur semble logique et impératif d’être suivi par leurs élus communaux.

Cette logique ayant parfois besoin d’un coup de pouce, nous avons mis en marche un collectif rassemblant les citoyens des villages de Ronquières, Ecaussinnes, Braine-le-Comte, Hennuyères…..etc. en vue de sensibiliser les décideurs, et donc les élus Brainois, à notre refus de l’implantation d’une porcherie, obsolète dans sa conception et certainement dangereuse pour le respect de notre environnement, sans compter immorale pour la condition animale, à Ronquières .

Nous nous sommes entourés d’experts pour produire une analyse la plus juste possible et ainsi examiner les retombées d’un tel élevage industriel sur notre belle campagne.

Nous sommes fermement soutenus dans ce refus par le Bourgmestre d’Ecaussinnes Xavier Dupont, un tel projet étant à 250 m du village d’Ecaussinnes qui vient entre-autre de rénover le RAVEL longeant la Sennette et également susceptible de supporter le passage d’un énorme charroi lié à cette usine.

L’échevine de la ville de Bruxelles, Madame Faouzia Hariche ayant en charge l’enfance et la gestion de la maison de vacances de Combreuil qui accueille les enfants de ses agents et située à moins de 100 mètres de cette implantation s’insurge contre le projet. S’y opposent aussi vivement, les membres de la commission chargés de la mobilité dans le village d’Ecaussinnes et dans l’entité de Braine-le-Comte.

Madame Fabienne Capot, Députée Provinciale et présidente de la Fédération du Tourisme de la Province de Hainaut en charge de la Tour de Ronquières a également acté son désaccord.

L’organisme chargé de la protection de la rivière « la Sennette » qui passe à moins de 100 m du projet et les nombreuses personnalités de toutes couleurs politiques confondues des villages qui entourent Ronquières sont eux aussi contre ce projet.

C’est injure de les taxer de nombrilistes!

En effet, ce type d’exploitation qui nous préoccupe est loin d’une agriculture durable, respectueuse de la vie et de l’environnement. C’est également un modèle agro-industriel obsolète, nuisible pour la planète et l’avenir de l’humanité. A l’heure de l’anti-spécisme, d’une baisse constante de la consommation de viande et de l’agriculture biologique, ce projet est un danger.

Bien-être animal

Déjà 10 000 000 cochons sont élevés chaque année en Belgique. Dans ce modèle industriel, les porcelets sont retirés de leur mère vers trois/quatre semaines, alors que l’âge naturel de sevrage se situe vers 3-4 mois. Ils sont mis dans des groupes destinés à l’engraissement. La « ferme » prévue est un centre d’engraissement. Le stress, la maladie et les conflits surviennent car les porcelets sont brusquement mélangés avec des porcelets non familiers.

Dans leur première semaine de vie, les porcelets subiront :

– la coupe ou le meulage des dents ;

– la coupe de leur queue ;

– la castration pour les mâles.

Ces opérations sont quasi systématiques, sans prise en charge de la douleur. Éthiquement parlant, même pour les mangeurs de viande, cela n’est plus acceptable. Les cochons partagent 95 % de gênes avec l’homme. Ce sont des êtres sensibles aussi intelligents que les chiens et les chats. Sans parler des conditions de transports que ceux-ci devront subir et d’une durée incalculable.

Un environnement pauvre

Dans un élevage industriel, les cochons sont détenus dans un univers carcéral, dans un bâtiment surpeuplé. Par ennui et frustration, les cochons se tournent vers la seule autre « chose » dans leurs enclos nu : ils mâchent puis mordent les autres porcs.

Implantation dans un périmètre d’intérêt paysager

Une exploitation du type élevage industriel implique une emprise de construction importante (4000 m²) et des hauteurs élevées (jusqu’à plus de 10 mètres) combinées à une faible qualité des matériaux choisis (panneaux bétons préfabriqués, toiture en plaque ondulée) rien à voir avec le côté traditionnel des bâtiments fermiers de la région.

Mobilité : 530 véhicules lourds au minimum

Le charroi lourd impliqué par un projet de type industriel est en contradiction avec le plan voté par le collège.

Absence d’étude d’incidence – extension future de l’exploitation

La demande introduite à Braine-le-Comte comprend un nombre d’animaux juste inférieur à la limite pour éviter une demande de classe 1 (à partir de 2000 animaux dans ce cas) et ainsi éviter la réalisation d’une étude d’incidence sur l’environnement. Ce type d’exploitation pourrait néanmoins par la suite demander une extension du permis qui pourrait s’obtenir plus facilement une fois l’exploitation installée. Une extension de l’exploitation est par ailleurs déjà envisagée dans le dossier. L’absence d’étude d’incidence est inacceptable dans le cadre d’un projet de cette ampleur et ce, dès la première phase.

Impacts environnementaux

Ce projet prévoit la production de près de 3000m³ de lisier. Il est prévu que ces effluents soient épandus sur les terres environnantes et en partie évacués via d’autres exploitations. Le lisier de porc a une teneur en nutriments très variable. Il contient des produits pharmaceutiques, des antibiotiques, des hormones de croissance, des métaux lourds provenant des additifs alimentaires, des pathogènes (les cochons seront nourris de 2000 tonnes de pommes de terre pulvérisées de pesticides). L’impact carbone lié aux transports des animaux, (naissance à X, engraissement à Y, exécution à Z, consommation à ?) est à considérer et n’est pas durable.

Voir le point rouge sur la carte.

Cadre de vie

De tels sont susceptibles de générer des impacts réels en matière de nuisances olfactives et sonores liées tant à l’exploitation (cris des animaux, …) qu’aux équipements (silos, ventilation, …). Ici, aucune mesure n’est prise pour limiter ces impacts qui seront largement supérieurs à ceux d’une exploitation agricole raisonnée. Une rivière coule dans la vallée et le projet se situe à proximité du domaine de Combreuil dans un cadre à préserver.

Mode d’exploitation de type agro-industriel

Le type d’exploitation choisi à Ronquières est un modèle agro-industriel qui n’est pas compatible avec le développement d’une agriculture durable dans notre région. Cette méthode d’engraissement rapide fonctionnant sur base du  » All-in, All-out  » avec 8 compartiments de 224 porcs qui sont nourris de la même façon et évacués en une fois à destination de l’abattoir soulève des préoccupations réelles concernant le bien-être animal.

Intérêt général

L’Européen baisse sa consommation de viande d’année en année. Le secteur porcin n’a pas l’air très rentable, sauf à l’importation hors d’Europe. Si la motivation est de nourrir le reste de l’humanité, il est prouvé que ça ne peut pas être avec de la viande. Dans un souci de durabilité, il faut soutenir les agriculteurs voulant nourrir l’homme et non le bétail. Il n’y a donc aucun intérêt général à accepter ce genre de projet qui est un danger, si petit qu’il puisse paraître, à l’échelle planétaire. » (Sophie LEGRAND).

Vos réactions sont attendues sur notre page Facebook vous y trouverez ce texte en version intégrale.

Pour le collectif citoyen : Nadine LEJEUNE

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