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Pourquoi le niveau des mers peut baisser malgré la fonte des glaces

Le Vif

Les scénarii catastrophes prévoient que la fonte des glaces pourrait engloutir les parties les plus basses du monde. Selon le climatologue Bert Vermeersen, la réalité serait bien plus complexe.

Notre terre est composée à deux tiers d’eau. Si elle est primordiale à la survie de notre planète, elle représente aussi un danger puisque le niveau des mers augmente. Il existe un consensus autour du fait que cette hausse est principalement due à la fonte des glaces dans les pôles. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.

Certains endroits voient l’eau baisser

Pour Vermeersen, si les pôles et tous les glaciers du monde fondaient en même temps, le niveau de la mer augmenterait de 80 mètres. Ce qui est énorme puisque cela représente un bâtiment de 26 étages. Mais toujours selon Vermeersen, cette hausse ne se ferait pas de façon homogène. La mer n’est en effet pas une surface plane. Elle est composée de creux et de bosses. Par exemple, si l’on voyageait de l’Inde à L’Australie, on pourrait se retrouver dans des dénivelés de plus de 100 mètres. Ce manque d’homogénéité fait que nous ne sommes pas tous égaux face à la hausse des eaux. Dans certains endroits, le niveau de la mer pourrait même baisser. C’est déjà le cas, puisqu’on constate que depuis 20 ans le niveau de l’eau baisse sur la Côté Ouest des États-Unis. En Alaska, la baisse est même encore plus spectaculaire. Or c’est justement là où les glaciers fondent rapidement. Ce qui peut paraître contradictoire, mais ne l’est pas tant que ça.

Cela s’explique par la force d’attraction qui détermine la forme des océans. Et cette force d’attraction est elle-même déterminée par la répartition des masses sur la terre. La glace représente une de ces masses. En attirant l’eau vers elle, la glace augmente le niveau de l’eau dans les régions qui l’entourent. Lorsque celle-ci vient à disparaître, la force d’attraction qu’elle représente s’évapore et l’eau va « s’éloigner » vers une force d’attraction plus forte. Avec pour conséquence directe que c’est justement les régions les plus proches des pôles qui vont voir leur niveau baisser au détriment des autres régions.

Loin de minimiser le phénomène, ce que Vermeersen souhaite surtout mettre en avant c’est que la hausse moyenne du niveau des mers n’est pas le meilleur étalon de mesure puisque la hausse du niveau de l’eau peut fortement varier selon l’endroit où l’on se trouve dans le monde. Mais aussi de façon très concrète que la fonte d’un pôle ne vaut pas l’autre. Par exemple, les nouvelles tendances indiquent que pour nos régions la fonte de l’Antarctique est beaucoup plus dangereuse que la fonte du Groenland. En effet, si le tout le Groenland venait à fondre, le niveau sur nos côtes n’augmenterait que de 2 à 1.5 mètres et en Écosse on ne constaterait même aucun effet. A contrario, si l’Antarctique venait à fondre, la hausse serait beaucoup plus importante.

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