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Nouvel objectif climatique de la Commission : -40% de CO2 en 2030

Le Vif

La Commission européenne a proposé mercredi de fixer un nouvel objectif climatique pour l’Europe à l’horizon 2030. Elle veut faire baisser de 40% les émissions de CO2 (par rapport à leur niveau de 1990), tout en portant à 27% la part des renouvelables.

Longuement préparé en interne, ce paquet énergétique est le successeur d’un précédent effort pour réduire de 20% les émissions des CO2 d’ici 2020, que l’Europe est en bonne voie d’atteindre. Il vise à offrir de la sécurité juridique aux investisseurs, mais aussi à positionner l’Europe en vue des prochains tours de négociations internationales sur le climat, avec en ligne de mire la conférence de Paris en décembre 2015.

Le nouvel objectif est « à la fois ambitieux et atteignable », a affirmé le président de la Commission, José Manuel Barroso. Il sera contraignant au niveau européen, même si, contrairement au régime actuel, aucun objectif individuel ne sera fixé pour les Etats membres. Un nouveau système de gouvernance doit permettre de tenir l’engagement.

« Si tous les pays adoptaient des objectifs similaires à ceux que nous proposons, le monde serait en bien meilleure position », a affirmé la commissaire au climat, Connie Hedegaard. Elle a rejeté farouchement les critiques des ONG, selon lesquelles les efforts européens ne seront pas suffisants pour permettre de limiter à deux degrés l’augmentation de la température mondiale. « Soyez honnêtes: 40°% ce n’est pas rien », a-t-elle dit.

Les commissaires européens ont également promis de prendre en compte certaines préoccupations des industries exposées à la concurrence mondiale, qui redoutent les engagements climatiques et s’alarment de l’augmentation des prix de l’énergie en Europe.

« Le niveau d’ambition ne sera réaliste que si un accord climatique international peut être conclu en 2015 », a souligné mercredi la fédération patronale BusinessEurope. « Nous appelons la Commission et le Conseil à veiller à ce que l’Europe ne soit pas une nouvelle fois un leader solitaire, sans être suivie ».

Le paquet énergétique adopté mercredi comporte également une communication sur le gaz de schiste, qui recadre les règles européennes en vigueur, tout en laissant aux Etats membres la responsabilité d’opter ou non pour cette source d’énergie controversée.

La Commission a par ailleurs renoncé à proposer pour l’instant de nouveaux objectifs contraignants en matière de chasse aux gaspillages énergétique – au-delà de celui visant à accroître de 20% l’efficacité énergétique d’ici à 2020. La directive sur le sujet, qui oblige les pouvoirs publics à montrer l’exemple et fixe des normes de certification, « est encore assez jeune », a souligné le commissaire à l’énergie, Gunter Oettinger.

Cette décision a suscité une certaine déception au Parlement européen. « Il est décevant de ne pas confirmer, dès à présent, les bienfaits multiples de l’efficacité énergétique », a réagi Anne Delvaux (cdH), co-rapportrice dans ce dossier au nom de la commission Environnement.

Le Parlement européen travaille à son propre rapport d’initiative sur les objectifs climatiques, qui doit être voté en séance plénière le 5 février. Les eurodéputés favorisent des engagements plus rigoureux en matière de renouvelables (30%), mais surtout d’efficacité énergétique (40%) d’ici 2030.

Il reviendra aux chefs d’Etat et de gouvernement des 28, lors du sommet des 20 et 21 mars, de se prononcer sur les grandes orientations stratégiques. Sur base de leurs conclusions, la Commission déposera ensuite des propositions législatives concrètes.

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