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Les méduses vont-elles envahir les océans ?

Le Vif

Les méduses prolifèreraient en masse et seraient sur le point de dominer les mers. En cause, le réchauffement climatique et la raréfaction de leurs prédateurs comme certains poissons ou requins.

Jusque dans les années 2000, on parlait d’année « avec » ou « sans » méduses. Il n’était pas rare de citer des cycles pouvant aller jusqu’à 12 ans. Aujourd’hui, les méduses sont présentes en masses sur les côtes de Méditerranée et d’Europe pratiquement chaque année. Sur certaines côtes, elles posent même de véritables problèmes.

Les méduses tueuses

Il y aurait plus de 1.000 espèces de méduse recensées à travers le monde. Si leur piqûre peut être douloureuse, elle est rarement mortelle. À l’exception des exemples cités ci-dessous :

– Keesingia gigas (côtes australiennes)

– La méduse-boîte ( principalement sur les côtes australiennes)

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– la méduse à crinière de lion (le Pacifique, la mer baltique et la mer du Nord)

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– La méduse Irukandji. Elle ne fait que 2 à 3 centimètres de diamètre et vit le long de certaines côtes australiennes.

– La Physalie, parfois aussi appelée « Vessie de mer », peut atteindre 50 mètres de long et ressemble à une bulle de chewing-gum mauve. Ceci dit, ce n’est pas à proprement parler une méduse, mais bien un siphonophore. On la retrouve dans les océans Atlantique, Pacifique et Indien.

Au point que certaines plages du pourtour de la Méditerranée sont désormais équipées de barrières anti-méduses pour permettre aux touristes de se baigner en toute sécurité. En Belgique, rien de tel, pour l’instant. Il est vrai que les piqûres sont sporadiques puisque les deux espèces les plus courantes sous nos latitudes – la méduse commune ou aurélie et la variante atlantique du rhizostome – sont parfaitement inoffensives et non urticantes.

Une méduse, ça ne mord pas, ça pique

Les méduses ne mordent pas : elles piquent. Les lésions urticantes qu’elles provoquent rappellent celles des orties, mais résultent de mécanismes complètement différents. Les méduses possèdent sur leurs tentacules et sur certaines autres zones de leur organisme de petites poches, les nématocystes, qui libèrent au moindre contact des épines remplies elles-mêmes de substances irritantes ou même franchement toxiques.

Elle s’adapte très rapidement

Contrairement au reste de la faune marine, la méduse ne souffre pas de l’impact de l’homme sur les océans. Ce serait même plutôt le contraire puisque celui-ci liquide pas mal de ses prédateurs comme le requin. La surpêche met à mal la diversité tout en éradiquant nombre de poissons susceptibles de lui prendre sa nourriture et « les îlots de plastiques serviraient de nurseries aux méduses » explique Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique de Monaco dans 20minutes.fr. Enfin, la méduse n’est pas, contrairement à la plupart des poissons, sensible à la raréfaction de l’oxygène dans l’eau. Un phénomène qui peut être causé par la pollution de l’eau par certains fertilisants.

Les méduses vont-elles envahir les océans ?

Dernier argument : la méduse s’adapte rapidement à son environnement. « Les méduses peuvent faire des millions et des millions de clones d’elles-mêmes de manière asexuée. C’est cela qui a permis aux méduses de survivre depuis des centaines de millions d’années » précise Lucas Brotz, chercheur à University of British Columbia dans The Guardian. Cependant, si l’on a bel et bien constaté une hausse du nombre de méduses un peu partout dans le monde, il est encore trop tôt pour déterminer si l’on se trouve aujourd’hui devant une alarmante tendance globale ou s’il ne s’agit ici que d’un cycle de prolifération classique. Car, et depuis des millions d’années, le nombre de méduses fluctue sans cesse dans nos océans.

Conseils face à une piqûre

Beaucoup d’incertitudes subsistent quant à la meilleure manière de soigner leurs douloureuses piqûres.

Rincez immédiatement la piqûre à l’eau de mer et éliminez prudemment les tentacules. Ensuite, appliquez éventuellement sur la zone douloureuse une pâte à base de bicarbonate de sodium (poudre à lever), qui semble inhiber l’action des cellules urticantes de nombreuses espèces. Une solution à base de lidocaïne antalgique est également très efficace contre bon nombre de piqûres, notamment celles de la méduse rayonnée (ou méduse-boussole). Pour celles de la méduse à crinière de lion, elle n’a pas été testée.

Les méduses vont-elles envahir les océans ?

D’après des recherches récentes, la chaleur (eau chaude, hot-pack, compresses…) désactiverait une bonne partie des substances toxiques libérées par les méduses. Cet effet n’a toutefois pas encore été confirmé pour les espèces qui se rencontrent sur la côte belge. La douleur provoquée par les piqûres de la méduse à crinière de lion semble efficacement soulagée par le froid (cold-pack ou glace) .Aucune étude n’a encore exploré le traitement des piqûres de la cyanée bleue, mais la douleur et la gêne qui y sont associées sont heureusement assez limitées.

De façon générale, évitez le vinaigre, l’alcool, l’eau de javel et l’eau douce, qui semblent stimuler l’activité des organes urticants… et ce même lorsque les tentacules sont déjà détachés de l’ombrelle !

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