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Les humains responsables d’une maladie qui décime les abeilles

Le Vif

Une maladie qui décime les populations d’abeilles sur la planète est originaire d’Europe et sa propagation rapide est imputable aux apiculteurs, ont déterminé des chercheurs dont les travaux ont été publiés dans la revue américaine Science.

Ce virus responsable de la maladie des ailes déformées est souvent transmis à ces insectes par un acarien, le Varroa. C’est un virus courant, mais les symptômes de la maladie sont bien plus fréquents chez les populations d’abeilles contaminées par ce parasite.

Les chercheurs de l’Université d’Exeter, au Royaume-Uni, et de Berkeley, en Californie, ont découvert que les abeilles européennes de l’espèce Apis mellifera sont sans conteste à l’origine de tous les cas d’ailes déformées dans les ruches également infectées par ce virus.

Combinaison dévastatrice

Seul, ce virus ne représente pas une sérieuse menace pour les abeilles, mais quand il se trouve dans l’acarien Varroa, qui se nourrit des larves, la combinaison est dévastatrice, tuant des millions d’abeilles domestiques au cours des dernières décennies.

Ce constat suggère que cette pandémie résulte du transport des ruches pour polliniser des cultures plutôt que d’un phénomène naturel, concluent ces chercheurs. « C’est la première étude à montrer que les abeilles européennes sont la source de cette pandémie combinant la maladie des ailes déformées et le Varroa », souligne Lena Wilfert, de l’Université d’Exeter, une des co-auteurs.

« Ceci démontre que la propagation de cette combinaison destructrice est largement le fait des humains, car si ce phénomène était naturel on pourrait alors s’attendre à voir des transmissions entre des pays proches les uns des autres, ce qui n’est pas le cas », poursuit-elle, notant par exemple qu’en Nouvelle-Zélande les souches de virus responsables des ailes déformées sont originaires d’Europe. « Cela conforte considérablement la théorie selon laquelle le transport des abeilles par les humains est en cause dans cette pandémie », juge la scientifique.

Eradiquer ce parasite

Celle-ci plaide pour mettre en place « des limites strictes aux mouvements des ruches même si elles ne sont pas contaminées par le Varroa ». La chercheuse souligne en outre l’importance que les apiculteurs prennent les mesures nécessaires pour éradiquer ce parasite de leurs ruches étant donné que les pollinisateurs sauvages peuvent aussi être contaminés par le virus.

Cette menace vient s’ajouter aux craintes pour l’avenir des populations d’abeilles dans le monde suscitées par le syndrome d’effondrement des colonies depuis une dizaine d’années, dont la ou les causes n’ont pas été vraiment élucidées. Certains insecticides et les monocultures sont souvent montrés du doigt, tout comme le rôle aussi du parasite Varroa.

Une forte diminution des populations de ces importants pollinisateurs aurait de sérieuses conséquences pour la biodiversité, l’agriculture et l’économie dans le monde, insistent ces scientifiques.

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