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Les glaciers d’Asie devraient se réduire d’un tiers d’ici 2100

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Selon une étude, les glaciers du continent asiatique pourraient perdre un tiers de leur superficie d’ici 2100. Cela représente une menace pour l’approvisionnement en eau et la vie quotidienne de millions de personnes.

Les hautes montagnes du continent asiatique détiennent la plus grande réserve d’eau gelée en dehors des pôles. Elles alimentent de nombreux grands fleuves, comme le Gange, l’Indus et le Brahmapoutre. Mais cette mécanique pourrait bien être mise en danger, rapporte The Guardian.

En effet, selon une étude publiée dans la revue Nature, les glaciers des montagnes de l’Asie vont perdre au moins un tiers de leur masse d’ici la fin du siècle, sous l’impulsion du réchauffement climatique. Et cela ne sera pas sans conséquence puisque des millions de personnes comptent sur ces stocks pour l’eau douce, s’inquiètent les chercheurs. En effet, les zones de l’Asie du Sud et de la Chine dépendent des eaux de la fonte des glaciers de l’Himalaya pour l’eau potable, l’irrigation et la production d’électricité. De plus, plusieurs régions sont également vulnérables à des inondations plus intenses causées par la fonte accélérée des glaciers, parfois combinées avec des fortes pluies et des excès de chaleur, eux aussi stimulés par le changement climatique.

36% de perte… minimum

Et encore, il s’agit là du « meilleur scénario » possible, en partant du principe que le monde arrive à limiter la hausse globale des températures. Mais « atteindre l’objectif de 1,5°C sera une tâche d’une difficulté sans précédent », déclarent les chercheurs. « Et même comme ça, 36% de la masse de glace des hautes montagnes d’Asie devraient être perdues » d’ici 2100. Selon la modélisation des chercheurs, avec un réchauffement de 3,5°C, 4°C et 6°C, cette perte s’élèverait respectivement à 49%, 51% et 65%.

D’autant plus que la surface de la Terre a déjà augmenté de 1°C, assurent les scientifiques. Et que, selon eux, les hautes montagnes asiatiques se réchauffent plus vite que la moyenne mondiale. « Même si les températures se stabilisent à leur niveau actuel, la perte de masse se poursuivra pendant les décennies à venir ». Pour que les glaciers des hautes montagnes survivent, « il est essentiel de minimiser l’augmentation de la température au niveau mondial », comme il est prévu par l’accord de Paris. Mais selon l’étude, la planète n’a que 5% de chance que l’objectif de température fixé par l’accord (limiter le réchauffement à 2°C) soit atteint.

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