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Les girafes du Congo sont menacées

Stagiaire Le Vif

Les rangers et les scientifiques du Parc Garamba, en République démocratique du Congo, s’affairent pour protéger les girafes du Kordofan.

Récemment identifiée, la girafe du Kordofan (Giraffa camelopardalis antiquorum) est une espèce rare qui peut atteindre une hauteur de 5 mètres et pèse approximativement 1300 kilos. Elles sont 46 à vivre dans le parc de Garamba, situé au nord-ouest du Congo à la frontière sud-soudanaise, et 3000 à encore vivre dans la nature. Ce territoire couvre 5000 km2 et est devenu un lieu de braconnage pour des chasseurs congolais et sud-soudanais. C’est une surface difficilement contrôlable, d’autant plus que le parc est devenu le refuge du groupe rebelle ougandais, Armée de résistance du Seigneur (LRA), et des braconniers. Les membres du personnel du Parc National congolais font aujourd’hui face à une véritable course contre la montre pour protéger cette espèce.

Mathias D’haen étudie les girafes. Il s’est exprimé dans un article du Monde sur les raisons expliquant la faible population de ces mammifères ongulés. Cet animal se nourrit principalement d’acacias, un arbre peu présent dans cette région. « Avec une source de nourriture rare, les troupeaux de girafes sont plus petits afin d’éviter la compétition alimentaire. Cela les rend aussi plus vulnérables aux lions et aux hyènes. ».

Le braconnage est également responsable de la diminution de la population de ces girafes. Elles sont chassées pour différentes raisons. Les braconniers sud-soudanais les tuent pour leurs viandes. Le prix pour un kilo s’élève à 62.50 dollars, et une bête peut en fournir environ 300 kg. Les Congolais, quant à eux, pensent que manger de la girafe provoque la lèpre. Ils la braconnent dès lors uniquement pour leur queue, un symbole important. Les hommes utilisent la queue de la girafe comme cadeau au père de leur fiancée. Cela permet de faire valoir un statut social élevé selon le National Geografic. Les poils sont également utilisés pour confectionner des bracelets porte-bonheur.

Les tirs et les coups de feu sont une affaire quotidienne au parc Garamba, et des forces armées accompagnent les journalistes et les scientifiques lors de chaque déplacement.

Les girafes ne sont pas les seuls animaux en danger dans le parc de Garamba. Les éléphants souffrent également de la situation.

En avril 2016, alors que le directeur du Parc Erik Mararv approchait d’une carcasse d’éléphant, des braconniers ont ouvert le feu sur son équipe. Deux rangers ont trouvé la mort.

En 2015, 28 fusillades ont été recensées avec les braconniers.

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