Les conséquences du changement climatique se font ressentir. © Reuters

« Le sommet sur le climat à Paris constitue la dernière chance »

« Le sommet sur le climat fin 2015 (à Paris) est « crucial » dans la lutte contre le réchauffement climatique », a déclaré mercredi l’économiste en chef de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, à Bruxelles.

Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) constituent la cause principale du réchauffement climatique. Avec la hausse actuelle des émissions de CO2, le monde est en voie de connaître une hausse de température de 3,6 degrés », a indiqué Fatih Birol, lors de la présentation du rapport annuel « World Energy Outlook (2014).

« Cela signifie que nous disons au revoir à la vie telle que nous l’avons connue au cours des siècles passés. Cela montre l’importance du sommet de Paris », selon l’économiste en chef de l’AIE. « Le rendez-vous de Paris pourrait bien être celui de la dernière chance pour conserver un monde plus ou moins égal à celui que nous connaissons aujourd’hui. Avec des saisons, des étés comme des hivers, et le niveau actuel de la mer », a ajouté M. Birol. « Le réchauffement doit être limité à un maximum de 2 degrés, selon un objectif fixé dans l’accord de Copenhague. Ce réchauffement de 2 degrés correspond à un « crédit » de 2.300 gigatonnes de C02. En cas de réduction des émissions, la vie continuerait plus ou moins comme avant. En cas de hausse, le monde sera confronté à des ‘problèmes’. La moitié de ces 2.300 gigatonnes a déjà été utilisée au cours de la période 1900-2012. Sans nouveaux efforts et engagements sur le plan climatique – par exemple via l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables – le crédit total sera épuisé en 2040″.

Pour l’AIE, les autorités doivent décider à Paris de multiplier les investissements dans l’énergie avec faibles émissions de CO2 par quatre par rapport à la situation actuelle. Selon l’agence de l’énergie, les autorités subventionnent actuellement 550 milliards de dollars par an les combustibles fossiles, soit quatre fois le niveau des subventions pour les énergies renouvelables. Fatih Birol a souligné que la baisse actuelle des prix du pétrole ne constitue pas une solution durable. Enfin, l’économiste en chef a souligné que la durée de vie de nombreuses centrales nucléaires venait à échéance, mais que seuls quelques pays sont bien préparés à leur démantèlement. L’AIE a conclu que l’énergie nucléaire pouvait jouer un rôle dans la sécurité de l’approvisionnement et dans la réduction des émissions de CO2, mais a reconnu qu’il ne fallait pas négliger l’opinion publique dans ce débat.

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