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Le Roundup interdit pour les particuliers en France. Et en Belgique ?

La ministre française de l’Ecologie Ségolène Royal a annoncé dimanche l’interdiction de la vente libre dans les jardineries du désherbant vedette de Monsanto, le Roundup, afin de lutter contre les effets néfastes des pesticides.

« La France doit être à l’offensive sur l’arrêt des pesticides », a déclaré la ministre sur la chaîne France 3. « Elle doit être aussi à l’offensive sur l’arrêt des pesticides dans les jardins et je vous annonce que j’ai demandé aux jardineries d’arrêter de mettre en vente libre le Roundup de Monsanto », le géant américain des semences et de l’agrochimie, a-t-elle dit.

Le Roundup avait été remis au centre de l’actualité après le classement en mars du glyphosate, son principe actif, comme cancérogène « probable chez l’homme », même si les « preuves sont limitées », par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) dont le siège est à Lyon (centre-est de la France).

Cette annonce intervient alors que l’association de consommateurs CLCV avait interpellé en début de semaine les agences sanitaires françaises et européennes et le ministre de l’Agriculture concernant le glyphosate, demandant notamment qu’il ne soit plus vendu en libre service aux jardiniers amateurs.

Dans la foulée, Ségolène Royal et le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll avaient indiqué dans un communiqué jeudi qu’à compter du 1er janvier 2018, l’accès aux produits phytosanitaires pour les jardiniers amateurs ne pourra se faire que « par l’intermédiaire d’un vendeur certifié ». « L’acheteur amateur bénéficiera ainsi d’un conseil renforcé systématique lors de la vente de ces produits avec une information sur les interdictions à venir et les alternatives », selon ce communiqué.

Le Roundup toujours en vente libre pour les particuliers en Belgique

Le ministre wallon de l’Environnement, Carlo Di Antonio ainsi que plusieurs organisations ont dernièrement interpellé la ministre de la Santé publique, Maggie De Block, pour réclamer l’interdiction du pesticide glyphosate, substance active du Roundup.

Le produit a été remis au centre de l’actualité après le classement, fin mars, du glyphosate, comme cancérogène « probable chez l’homme », par l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé (Iarc).

Le 29 mai, Carlo Di Antonio a dès lors officiellement demandé « aux ministres fédéraux compétents d’interdire la mise sur le marché du glyphosate pour les particuliers ». Il souhaitait ainsi « suivre l’exemple des Pays-Bas et voir interdire l’utilisation du glyphosate pour tous les particuliers et les services communaux ».

Fin avril, une coalition d’associations environnementales a également envoyé un courrier à la ministre de la Santé publique ainsi qu’à Willy Borsus, ministre de l’Agriculture, pour exprimer son inquiétude quant à l’utilisation du glyphosate. Elles demandaient au SPF Santé publique de retirer le Roundup de la liste des pesticides destinés aux particuliers et autorisés à la vente.

La coalition exigeait également que le fédéral procède à une analyse de l’utilisation du glyphosate dans l’agriculture et de son impact sur l’environnement et la santé publique. En matière de pesticides, toute substance active passe d’abord par un processus d’évaluation et une autorisation éventuelle au niveau européen.

L’EFSA, l’autorité européenne de sécurité des aliments, se charge d’évaluer toute nouvelle substance proposée. Une réévaluation est prévue environ tous les 10 ans. A l’intérieur de cette « liste positive » de substances autorisées au niveau européen, chaque pays peut ensuite autoriser sur son territoire la mise sur le marché de produits commerciaux, qui contiennent une ou plusieurs substances actives approuvées par l’Europe.

A noter qu’au niveau européen, le glyphosate arrive fin décembre 2015 à l’expiration de son autorisation. La porte-parole de Maggie De Block n’était pas joignable ce dimanche pour commenter l’information.

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