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Le réchauffement de l’Arctique, la « nouvelle norme » ?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Selon les scientifiques, le système environnemental de l’Arctique a atteint un point de non-retour auquel il faudra s’adapter.

L’Arctique se réchauffe de plus en plus rapidement et cela pourrait bien être une norme avec laquelle il faudra désormais compter, selon le bilan 2017 de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Il n’y a, en effet, aucun signe de retour à l’état gelé d’autrefois. « L’ampleur et le rythme de la fonte de la banquise et du réchauffement de la surface des océans au 21e siècle sont sans précédent depuis au moins 1.500 ans et probablement beaucoup plus longtemps », affirme le rapport.

Malgré des températures estivales relativement fraîches, l’Agence indique que les observations menées en 2017 continuent de pointer vers cette « nouvelle norme », caractérisée notamment par des pertes à long terme de glaces au niveau de l’étendue et de l’épaisseur.

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Pour le Dr. Jeremy Mathis, de l’Arctic Researcher Program, la région a pourtant rendu de grands services à la planète en agissant comme une sorte de réfrigérateur. « Nous avons désormais laissé la porte du frigo ouverte », déplore-t-il, cité par la BBC.

Evolution sans précédent

La NOAA a présenté ses conclusions annuelles sur l’Arctique. Il s’agit du douzième rapport du genre que l’administration américaine produit, fruits des recherches de ses équipes de scientifiques durant l’année écoulée. Ce qui inquiète le plus Mathis, c’est que « nous constatons que l’Arctique évolue plus rapidement que jamais dans l’histoire ».

Et c’est ce qui donne autant de difficultés aux populations pour s’adapter. « Des villages sont emportés, en particulier dans l’Arctique nord-américain. Ce qui crée parmi les premiers réfugiés climatiques ». Et le rythme d’élévation du niveau de la mer augmente car « l’Arctique se réchauffe plus vite que ce que nous avions anticipé il y a dix ans ».

Les signaux d’alarme de 2017

  • La température moyenne de l’air à la surface de la Terre a été la deuxième plus chaude depuis 1900, après 2016, avec une température environ 1,6°C au-dessus de la moyenne.
  • La zone maximale de glace en hiver, mesurée en mars, a été la plus faible jamais observée. La couche s’amoindrit chaque année.
  • En août, la température de la surface de la mer de Barents et de la mer des Tchouktches était 4°C plus élevée que la moyenne.
  • La toundra arctique a connu une augmentation de verdure et un réchauffement record du permafrost (ou pergélisol).
  • Les changements omniprésents de l’environnement ont un impact sur la gestion des ressources. Cela affecte notamment les pêcheries dans l’est de la mer de Béring et augmente les risques d’incendies.
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Réactions en chaîne

Tout est-il forcément la faute des humains ? De manière générale, non. Mais le changement induit par l’Homme a fait s’enchainer une série de facteurs qui amènent à la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. Le Dr. Mathis confirme : « Il a probablement fallu un peu de changement induit par l’Homme pour précipiter des réactions en cascade en Arctique : un peu de glace fondant a entrainé un petit réchauffement, qui a provoqué davantage de fonte de glaces et un réchauffement plus important ». Et ainsi de suite. Aujourd’hui, ce phénomène s’accélère. Un effet d’emballement « catastrophique » qui pourrait s’installer dans cette région.

Pour Mathis, les informations du rapport de la NOAA sont « irréprochables » et ne peuvent pas être mises en doute : « ce sont des faits, des faits pondérés par des milliers et des milliers de mesures scientifiques qui ont été validées et examinées par une communauté d’experts travaillant dans la région depuis des décennies ».

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