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« Le meilleur allié pour aboutir à un accord contraignant ? D’autres événements climatiques »

Le Vif

Nicolas Hulot, l’Envoyé spécial du Président français pour la protection de la Plantète n’a pas mâché ses mots.

« Cela est triste à dire mais le meilleur allié pour aboutir à des résultats et à un accord contraignant lors la conférence sur le climat (qui aura lieu à Paris) en 2015, ce sont les événements climatiques qui vont se succéder d’ici là », a confié mardi Nicolas Hulot, l’Envoyé spécial du Président de la République française pour la protection de la Planète, à l’occasion de son passage à Bruxelles. L’ancien journaliste et photographe estime que la Belgique, tout comme l’Union européenne, doit poursuivre ses efforts et s’engager à faire face à cette problématique.

Désigné Envoyé spécial en décembre 2012, Nicolas Hulot a pour mission de mobiliser la communauté internationale, promouvoir les propositions de la France et agir avec les sociétés civiles au Nord comme au Sud pour favoriser les politiques de développement durable. Le week-end dernier à Varsovie, la communauté internationale s’est justement engagée à conclure à Paris en 2015 un accord de réduction de gaz à effet de serre entrant en vigueur en 2020. Impliquant tous les pays, ce texte devra être légalement contraignant et suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement climatique de la planète à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, alors que la hausse de la température actuelle est sur une trajectoire de près de 4°C. « On ne s’attendait pas à un miracle à Varsovie et il n’a pas eu lieu », constate Nicolas Hulot. « Cet accord ne constitue pas une grande étape. 2015 sera beaucoup plus important. Il faudra alors s’engager de façon contraignante sur cette limitation à 2°C, qui constitue le seuil humainement et économiquement tolérable. Il ne faudra pas faire de concessions car chacune d’entre elles représente des victimes. Si cette limite de 2°C est dépassée, le 21e siècle va reproduire à très grande échelle les tragédies qui se sont produites durant le 20e », prévient-il. A la question de savoir si l’on peut réellement conscientiser aujourd’hui le citoyen aux problèmes climatiques, l’ancien journaliste répond que celui-ci est en droit de se lasser. « Si les petits gestes ne sont pas accompagnés d’actes et de limitations par les États, ils sont inutiles », déplore-t-il, convaincu que l’engagement, différencié selon les pays et leur situation économique, doit être politique avant tout. L’implication des grandes puissances est nécessaire. « Mais on ne s’en sortira pas tant que les Etats-Unis ou la Chine, par exemple, ne cessent de se renvoyer la balle quant à leur engagement sur la question », rappelle Nicolas Hulot, citant notamment une classe moyenne chinoise qui se plaint de plus en plus de la pollution atmosphérique dont elle souffre et qui fait pression sur les autorités. Selon l’Envoyé spécial, on assiste actuellement à une forme de relâchement en Europe quant aux changements climatiques. « Or l’Europe a tout intérêt à poursuivre ses actions et à renforcer les contraintes, ne serait-ce que sur un aspect purement économique », assure-t-il. Nicolas Hulot encourage enfin la Belgique à se mobiliser, à aider la France dans sa volonté d’aboutir en 2015 et à s’engager pour faire face à cette problématique.

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