© Image Globe

La recherche d’un kot pourrait s’avérer pénible

Le Vif

Dans quelques semaines, de nombreux élèves deviendront étudiants et quitteront le cocon familial pour s’installer en kot. Un parcours qui pourrait s’avérer pénible, surtout à Louvain-la-Neuve où le manque de logements fait exploser les prix du privé.

La problématique du logement à Louvain-la-Neuve n’est pas neuve, mais elle s’aggrave chaque année. Bien que l’Université Catholique de Louvain (UCL) possède, tous campus confondus, le plus grand parc immobilier des universités en Europe, les 4.278 lits mis à disposition sur le site de Louvain-la-Neuve sont loin d’être suffisants. La pression immobilière est telle qu’elle permet à certains propriétaires privés peu scrupuleux de faire monter les prix. Pour accueillir au mieux ses étudiants et contrer cette hausse des loyers, souvent associée à une baisse de qualité, l’UCL investit dans de nouveaux logements. Avec son plan de logement, l’université vise les 6.000 lits sur le site de Louvain-la-Neuve d’ici 2017, et ce en maintenant les prix actuels variant de 245 à 340 euros mensuels. A Mons, même constat, l’offre ne suit pas la demande.

Les 550 chambres mises à disposition par l’université sont réservées depuis début juillet et près de 600 futurs étudiants ont dû être redirigés vers le privé. L’université de la capitale wallonne connaît le même problème. « Le volume de kots n’est pas adapté au nombre croissant d’étudiants », confirme Vincent Gengler, directeur du secteur social à l’Université de Namur. Là où les autorités aimeraient proposer des logements à 10% des étudiants, seules 500 chambres (d’un prix moyen de 250-260 euros) sont disponibles pour quelque 6.300 inscrits aux facultés.
Sans surprise, les 2.900 logements proposés par l’Université Libre de Bruxelles (ULB) sont également complets depuis quelques temps et plus de 1.000 étudiants ont dû se diriger vers le privé où les prix peuvent être bien supérieurs à ceux demandés par l’ULB qui ne dépassent jamais les 350 euros mensuels.

Des kots universitaires toujours plus « verts »

Les plus prévoyants pourront alors investir les logements universitaires. Des résidences qui deviennent de plus en plus « vertes » dans les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles.A l’Université Catholique de Louvain (UCL), on a vraiment fait de l’écologie une philosophie. L’université travaille en effet depuis plusieurs années à rendre ses campus plus « verts » et éco-responsables.

« Cela ne concerne pas seulement les bâtiments », précise Béatrice Houbart, sous-directrice du service logement de l’UCL. « On veille à ne pas imprimer inutilement, à utiliser du papier recyclé, etc. C’est une volonté qui se retrouve dans tous les domaines de l’université », poursuit-elle.

Il y a quelques années, l’université catholique a lancé un programme visant à atteindre le nombre de 6.000 chambres tous campus confondus pour 2017. Deux nouveaux bâtiments ont déjà ouverts leurs portes en 2011 et 2013, les « Mercator » I et II. Conformément à la politique de l’UCL ils sont beaucoup moins énergivores que les anciens bâtiments. Ils sont notamment équipés de panneaux solaires, de réservoirs d’eau chaude et d’une ventilation contrôlée à double flux.

A l’Université Libre de Bruxelles (ULB), la volonté de tendre vers des bâtiments « basse énergie » existe également. « Nous sommes souvent en partenariat avec des propriétaires privés et nous n’avons pas toujours notre mot à dire sur les rénovations, donc l’existence des nouvelles normes d’économies d’énergie est une assurance d’aller dans la bonne direction », explique Bénédicte Lampin de l’office du logement.

La priorité actuelle est d’élargir le parc immobilier propre qui ne suffit pas à absorber les 4.000 demandes de logements. C’est pourquoi l’université a décidé d’un plan logement, avec pour objectif, 10 nouveaux bâtiments à l’horizon 2017. Parmi ceux-ci, des immeubles « basse énergie » mais surtout un bâtiment « exemplaire », et donc 100% écologique, sur le campus d’Erasme pour 2017.

A l’Université de Mons, les économies d’énergie sont également dans l’air du temps, mais pas forcément pour les mêmes raisons. « Les kots sont loués ‘charges comprises’ par l’université. C’est donc dans notre intérêt de limiter au maximum leur consommation », concède Joëlle Tilmant, directrice des Affaires étudiantes. Une des résidences va notamment être complètement démantelée et reconstruite dans le courant de l’année académique pour être moins « gourmande ».

L’université de la capitale wallonne devra, quant à elle, attendre pour se doter de nouveaux bâtiments économes. « Le ‘passif’ a un prix, et en tant qu’université nous sommes difficilement éligibles par la Région pour ce genre de subsides », déplore Vincent Gengler, directeur du secteur social à l’Université de Namur. En attendant des temps meilleurs, et surtout des opportunités, les anciennes Facultés Notre-Dame de la Paix rénovent leurs résidences afin de rester en accord avec leur volonté d’être une université verte.

De Bruxelles à Mons, hors de question que les chambres à consommation neutre explosent les budgets des étudiants, elles sont ou seront proposées aux mêmes prix que les autres.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire