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La prochaine révolution énergétique se passera dans notre cerveau

Un changement de comportement pourrait être la seule vraie solution pour donner à notre civilisation l’énergie dont elle a besoin.

Malgré les messages alarmants, les gens ont continué à utiliser des sacs plastiques, à prendre de longues douches, ou encore à oublier d’éteindre la lumière quand ils quittaient une pièce. Devant ce manque de bonne volonté affiché, les autorités se sont tournées vers des innovations technologiques et un durcissement de la législation. Une chose qui n’est pas mauvaise en soit puisque les lampes led, par exemple, usent effectivement beaucoup moins d’énergie. Surtout que, contrairement aux mentalités, cette innovation est une chose acquise.

Un nouveau sursaut

On constate néanmoins que les tentatives pour changer les mentalités connaissent un nouveau sursaut. Dans le Washington Post, Chris Mooney explique que la prochaine révolution énergétique ne sera ni le soleil ni le vent, mais bien le cerveau. Pour preuve, il explique que l’armée américaine effectue des recherches pour savoir de quelle façon on peut utiliser les sciences du comportement et la psychologie pour économiser de l’énergie. Et cela, en changeant les préjugés, routines et pratiques de ses membres. Selon Caley, chef de la section énergie de Marines américains, les opportunités qu’offre cette piste sont phénoménales et coûtent moins cher que de nouveaux équipements. Il est vrai que la note énergétique de la défense américaine s’élève à 18.9 milliards de dollars.

Une application de ces recherches vers le monde civil pourrait avoir à son tour un impact énorme. On sait que si l’on roule moins vite ou si l’on baisse la température de quelques degrés cela représente des économies d’énergie non négligeable. (Voir 10 façons surprenantes d’économiser de l’énergie)

N’a que peu à voir avec une conscience environnementale

Des recherches ont démontré que lorsque la psychologie comportementale, la technologie et une communication adaptée se conjuguent de façon adéquate on obtient bel et bien des résultats sur la durée. Même si , et c’est presque ironique, cela n’aura in fine que peu à voir avec une conscience environnementale. La nouvelle approche consiste en effet à ne plus jouer sur l’angoisse d’une lointaine fonte des glaces, mais à compter sur le fait que nous réagissons individuellement à des informations rationnelles. En se basant sur les habitudes, les préjugés et les influences sociales, il est possible de nous démontrer de façon rationnelle l’utilité de certaines mesures et de déconstruire notre capacité à rester cramponné à de mauvaises informations ou des mythes énergétiques.

L’autre pan du problème seraient les comportements qui sont généralement admis comme la norme. L’une des pistes serait de changer ces « normes » en les modifiant et les automatisant dans notre vie de tous les jours, notamment au travers de programmes informatiques. Toujours à l’armée américaine, des programmes sont testés pour systématiquement proposer en premier les solutions les moins énergivores. Des options qui vont dès lors être plus facilement préférées.

S’il veut impacter le monde, l’environnementaliste de demain devra donc mieux comprendre de quelle façon le design, la communication, la technologie et la culture motivent chacun de nos gestes plutôt que de faire appel à ce qu’on appelle la conscience. Les changements se feront d’autant plus facilement s’ils sont intégrés à notre environnement et pas dans notre conscience individuelle.

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