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La hausse du thermomètre fait une « pause », pas le dérèglement climatique

Le Vif

La dernière décennie a été la plus chaude jamais enregistrée mais la hausse du thermomètre semble marquer une « pause », qui pourrait s’expliquer par la chaleur captée par les océans, avancent les climatologues sans toutefois remettre en cause les projections de réchauffement à long terme.

La planète vient de vivre, en moyenne, sa décennie la plus chaude depuis le début des relevés de températures en 1880: la température moyenne mondiale, dopée aux émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine, a grimpé de près d’un degré depuis la fin du XIXe siècle.

Cette réalité du réchauffement global sera confirmée en septembre par le prochain état des lieux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Mais elle s’accompagne aujourd’hui d’une petite anomalie: bien que la concentration en CO2 ne cesse de croître dans l’atmosphère, la température moyenne, elle, se stabilise à la surface du globe depuis une dizaine d’années.

« Le concept de climat a toujours été défini sur une période de 30 ans » Différentes hypothèses ont été suggérées pour expliquer un tel « plateau », mis en avant par ceux qui contestent le réchauffement: éventuelle baisse d’activité solaire, ou encore quantité plus importante dans l’atmosphère d’aérosols d’origine volcanique ou fossile, qui réfléchissent les rayons du soleil.

D’autres climatologues attribuent le premier rôle aux océans qui absorbent la chaleur mais, ce phénomène ne remet pas en cause les projections à long terme établies par la science. « Cela n’a presque aucun sens de parler de pause alors que le concept de climat a toujours été défini sur une période de 30 ans », explique Jean-Pascal van Ypersele, professeur de climatologie à l’Université de Louvain.

« Si on regarde le graphique de l’augmentation des températures sur les cent dernières années, on trouvera sans difficulté 3 ou 4 périodes où on a connu quelque chose qui ressemble aux dix à quinze dernières années. Il s’agit de variabilité climatique, ce n’est pas représentatif de la tendance climatique », explique ce climatologue, vice-président du Giec.

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