Le panda Hao Hao de Pairi Daiza. © REUTERS/Laurent Dubrule

La Belgique, 5e plus lourde empreinte écologique du monde

Selon le rapport « Planète Vivante » du Fonds mondial pour la Nature (WWF) publié mardi, la Belgique présente la cinquième plus lourde empreinte écologique mondiale. Elle a « gagné » une place par rapport au dernier rapport datant de 2012 et n’est désormais plus devancée que par le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Danemark.

Si tous les citoyens du monde vivaient comme les Belges, l’humanité aurait besoin de 4,3 planètes pour subvenir à ses besoins, ressort-il du rapport.

Le royaume se situe en effet dans le top cinq des plus grosses empreintes écologiques, avec une estimation de 7,47 hectares consommés par habitant, pour 7,11 hectares dans le rapport de 2012. A titre de comparaison, la moyenne mondiale se situe à 2,3 hectares et il faudrait actuellement, selon le WWF, une planète et demie pour produire les ressources écologiques renouvelables nécessaires au soutien de l’empreinte de l’humanité.

La Belgique fait donc partie des mauvais élèves, ce qui s’explique en partie par le fait que la surface bâtie y est sept fois supérieure à la moyenne mondiale, mais pas seulement.

Concrètement, « les bâtiments belges sont très mal isolés, il y a très peu d’énergies renouvelables, le transport routier est très dense et la politique des voitures de société n’incite pas à l’utilisation des transports en commun », résume Frank Hollander du WWF.

Seuls le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Danemark font moins bien que la Belgique. Les Etats-Unis, qui nous devançaient encore il y a deux ans, ont pour leur part « perdu » 4 places. Un mieux qui s’explique par deux raisons, selon Frank Hollander. D’une part, « la baisse de l’empreinte écologique est directement liée à la crise économique. Faute de moyens, les citoyens américains ont consommé moins », avance-t-il. D’autre part, « les réductions d’émissions de CO2 sont également dues au passage graduel de l’énergie du charbon à celle du gaz de schiste ».

En Belgique, certaines pistes sont avancées par le Fonds pour réduire l’empreinte écologique. Chaque citoyen peut y travailler, souligne encore Frank Hollander. Au niveau individuel, « consommer moins et mieux » serait déjà une bonne base. « Le Belge pourrait notamment consommer moins de viande, puisque sa production a une empreinte assez importante, mais il pourrait aussi mieux s’informer sur les écolabels présents sur les produits de consommation comme le poisson. » Il serait également préférable de limiter l’usage de la voiture, en favorisant les transports en commun, et de mieux isoler les habitations pour en limiter les pertes énergétiques.

Les différents gouvernements devraient pour leur part favoriser les productions locales afin de rendre le pays moins dépendant des importations. Un autre élément fondamental serait de favoriser les énergies renouvelables dans le pays, tant pour la consommation des ménages que pour celle des entreprises. Une étude du WWF et d’Eneco publiée en avril dernier démontrait en effet que seulement 6% des subventions totales pour l’énergie avaient été attribuées aux économies d’énergie dans notre pays en 2010 alors « qu’une utilisation plus judicieuse des fonds publics pourrait permettre d’isoler jusqu’à 200.000 foyers et diminuer ainsi notre empreinte ».

Par ailleurs, en 40 ans, les populations d’animaux sauvages ont diminué de près de 52%. La biodiversité régresse à la fois dans les régions tempérées et subtropicales, mais le recul est plus important dans les tropiques. En Amérique latine, l’IPV (indice Planète Vivante) a même diminué de 83%. Si toutes les espèces sont affectées, ce sont celles d’eau douce qui accusent la plus grosse chute avec 76%.

« L’ampleur de la perte en biodiversité et la détérioration des écosystèmes essentiels à notre existence, est alarmante », confirme Damien Vincent, directeur général du WWF-Belgique. « Ce déclin résulte de l’impact de l’homme sur la nature, un déclin pourtant pas inévitable. Même si ce rapport montre que la situation est critique, il y a encore tout de même espoir. On peut inverser la tendance en délimitant par exemple un réseau d’aires protégées efficace. Le Népal a ainsi réussi à augmenter sa population de tigres et la population d’éléphants est en hausse dans le parc national Kruger en Afrique du Sud », conclut-il.

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