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L’hiver a perdu le nord de Londres à Moscou

Le Vif

Noël 2015 revêt dans une bonne partie de l’Europe des habits printaniers: un thermomètre dépassant les 10°C en Finlande, les cerisiers en fleur en Allemagne, les patinoires moscovites fermées et les stations de ski privées de manteau blanc.

« C’est vraiment Noël au balcon », résume Frédéric Nathan de Météo-France, en égrenant des records de température enregistrés ces derniers jours dans le nord de l’Europe, de Londres à Moscou.

« Dimanche, un record absolu de température a été battu pour un mois de décembre en Finlande: il a fait 11,2°C à Kokemaki », une localité du sud-ouest du pays, indique le météorologue français. A Helsinki, le mercure a affiché 10,3°C, un record pour la capitale, où la moyenne pour un mois de décembre est normalement négative (-1°C).

A Stockholm, il a fait dimanche 12,6°C! Un record pour un mois de décembre, dont la moyenne est de moins 1,7°C. Idem en Estonie, avec 11,3°C à Tallin, où le précédent record de décembre était de 10,6 (en 2006) pour une moyenne mensuelle de -1°C.

« La douceur est aussi remarquable à Londres », souligne Frédéric Nathan. Il a par exemple fait 16,9°C à St James’s Park et 16,4°C à l’aéroport d’Heathrow dimanche.

1.200 patinoires fermées à Moscou

A 2.500 km plus à l’est, Moscou collectionne d’inhabituelles températures positives. « La température moyenne de lundi (+5°C) est de presque 12° supérieure à la norme saisonnière (-6,5°) », a indiqué Nikolaï Terechonok, chef du département chargé du monitoring de la météo et du climat dans le centre de la Russie et à Moscou. Sur la place Rouge, la patinoire artificielle a fermé lundi pour « raisons techniques ». « Ce n’est plus une patinoire, c’est un bel étang », a expliqué à l’AFP la porte-parole de la patinoire. Quant aux 1.200 patinoires naturelles de la capitale, elles n’ont jamais ouvert.

Dans les Alpes aussi, les stations de ski font grise mine, même si certaines sauvent les meubles avec quelques pistes recouvertes de neige artificielle.

La nature déboussolée

Cette exceptionnelle douceur jouant les prolongations, la nature s’en retrouve déboussolée. Au Royaume-Uni, les jonquilles ont déjà refleuri, avant même l’entrée dans l’hiver, ce mardi 22 décembre. En Allemagne, des cerisiers en fleur ont été vus à Dresde par exemple.

Le changement climatique explique partiellement ce mois de décembre exceptionnellement doux en Europe du Nord. « Ce n’est pas nouveau cette variabilité forte d’une année sur l’autre », explique Frédéric Nathan, en rappelant par exemple que les mois de décembre les plus chauds en France ont été enregistrés en 2000 et en…1934. « Mais la tendance de fond au réchauffement accentue encore une année comme 2015 marquée par une grande douceur », ajoute le prévisionniste.

Les climatologues, qui ne peuvent pas attribuer les données exceptionnelles d’une année – 2015 par exemple – au réchauffement global de la planète, affirment en revanche que ce type d’hiver doux en Europe du Nord sera de plus en plus fréquent.

Ce mois de décembre ultra-doux en Europe s’inscrit dans une année 2015 exceptionnellement chaude sur l’ensemble de la planète.

Selon les experts de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), la période de janvier à novembre a été la plus chaude jamais enregistrée depuis 1880. Outre la tendance de fond au réchauffement, le courant océanique El Nino, particulièrement fort cette année, tire les températures vers le haut, notamment dans la zone du Pacifique.

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