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L’Espagne autorise l’exploitation pétrolière au large des Canaries

L’Espagne a dans sa ligne de mire un gisement pétrolier immense au large des îles Canaries. La société civile et Greenpeace protestent pour sauvegarder l’environnement et le tourisme.

La société pétrolière espagnole Repsol a obtenu le feu vert de Madrid le 16 mars pour mener des exploitations offshore. Neuf forages sont prévus près de deux îles volcaniques de l’archipel des Canaries, à Fuerteventura et Lanzarote, classées comme réserves de la biosphère et Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Il s’agit l’une des principales zones d’observation de baleines et de dauphins. Pourvues d’une activité touristique considérable, d’usines de dessalement d’eau de mer et d’une faune maritime importante, les îles de Fuerteventura et Lanzarote craignent les conséquences du forage.

Les usines de dessalement dans les deux îles fournissent 100% des besoins en eau des habitants. De plus, le développement économique de ces deux îles, lié essentiellement au tourisme, est difficilement compatible avec l’industrie pétrolière. Il s’agit de la deuxième région la plus touristique d’Espagne.

« Le groupe pétrolier estime que le site pourrait devenir le plus important gisement jamais découvert dans l’histoire de l’Espagne », rapporte Le Nouvel Obs. José Manuel Soria Lopez, le ministre espagnol de l’Industrie, de l’Énergie et du Tourisme, a pour projet de limiter la dépendance énergétique de l’Espagne à hauteur de 80%. Selon les chiffres du Nouvel Obs, l’Espagne importe actuellement plus de 99% de son pétrole.

Le pétrolier espagnol Repsol détient 50% du consortium international qui exploite la zone. Cependant, il doit d’abord remettre au gouvernement un rapport sur l’impact environnemental de l’exploitation, indique un porte-parole de Repsol à l’AFP, en espérant commencer à forer d’ici 2 ans environ. La crise économique qui touche de plein fouet l’Espagne pourrait plaider en faveur de l’exploitation pétrolière.

Opposition des Canaries et de Greenpeace

Le vice-président du gouvernement canarien, José Miguel Perez, a prononcé son rejet total rappelant que « le futur des Canaries se trouve dans les énergies renouvelables et la lutte contre le changement climatique », trouve-t-on dans Le Monde.

Greenpeace Espagne s’est également engagé en organisant une mobilisation de 100 écologistes et en rappelant l’incident écologique de British Petrolium. « Nous nous trouvons dans une configuration similaire, avec des forages prévus à une profondeur semblable à celle qui avait empêché l’intervention rapide de BP pour sceller la fuite de pétrole, souligne Sarah Pizzinato, une responsable de Greenpeace Espagne.

Astrid Thins (stg)

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