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Italie : de nouveaux séismes pourraient avoir lieu

En une semaine, l’Italie a été frappée par deux tremblements de terre qui ont fait 23 morts. Selon Robin Lacassin, directeur du laboratoire de techtonique à l’Institut de Physique du Globe, de nouveaux séismes pourraient avoir lieu dans les jours ou les semaines à venir.

En une semaine, le nord-est de l’Italie a été frappé par deux tremblements de terre qui ont fait au total 23 morts et chassé 14 000 personnes de leurs domiciles. Ces deux séismes interviennent moins de 3 ans après celui de l’Aquila.

De nouvelles secousses sont-elles à craindre ?

Je ne suis pas devin, mais on ne peut évidemment pas l’exclure. L’Italie est une des régions d’Europe dans laquelle l’activité sismique est la plus forte car il y a une multitude de failles sous ce pays, notamment au niveau de la botte. La semaine dernière, l’une d’entre elles a rompu, provoquant le premier séisme. Lorsqu’un tel phénomène se produit, la tension sur les autres failles augmente et ces dernières peuvent être amenées à casser à leur tour. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est produit mardi. Il ne s’agissait pas d’une réplique mais d’un second tremblement de terre bien distinct. Il est donc possible que cette réaction en chaîne se poursuive.

On a souvent tendance à penser que l’Europe est plutôt épargnée par le risque sismique. Est-ce vrai ?

Pas du tout. L’Europe – et notamment l’Italie, la Grèce mais également le Sud et l’Est de la France – est une zone sismique. Il y a eu évidemment tous ces séismes en Italie, mais au début du siècle, la Provence a été touchée par un tremblement de terre de magnitude 7. La région de Bâle, en Suisse, a également connu un très fort séisme au Moyen-âge. Cette activité sismique s’explique par le rapprochement de la plaque africaine vers l’Europe. Elle se déplace à une vitesse moyenne de 6 mm par an, ce qui provoque des tensions entre les plaques et entraine donc à terme des séismes. Mais contrairement au Japon ou à l’Asie du Sud-Est, elles bougent extrêmement lentement. A titre de comparaison, au Japon, les plaques avancent de 8 cm par an. Les séismes sont donc plus fréquents. En revanche, l’intensité peut être la même.

Des tsunamis sont-ils à craindre ?

C’est déjà arrivé et cela pourrait se reproduire car il y a des failles sous-marines, notamment au large de l’Algérie. Si elles cassent, elles pourraient provoquer des vagues de plusieurs mètres, mais dans des proportions largement inférieurs à ce qu’a connu l’année dernière le Japon car les failles en méditerranée sont largement moins profondes que dans le Pacifique.

Caroline Politi, L’Express.fr

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