Les conséquences du changement climatique se font ressentir. © Reuters

Extinction massive : l’espèce humaine est-elle en danger ?

Le Vif

L’espèce humaine serait proche d’une extinction massive. C’est en tous cas la crainte de certains scientifiques.

Selon une étude franco-américaine publiée dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences » (PNAS), depuis la révolution industrielle, 7% de l’ensemble de la faune terrestre aurait disparu à cause de l’homme. C’est 10 à 100 fois supérieur à la cadence de l’extinction naturelle relevée par les scientifiques sur une période de 500 millions d’années, relève Les Echos. Le même journal précise tout de même que la méthode utilisée ne rallie pas tous les spécialistes. En effet, cette estimation de 7% est basée sur des données statistiques issues de l’observation de 200 espèces d’escargots.

Il n’empêche que l’idée qu’une nouvelle extinction massive des espèces semble être corroborée par de plus en plus d’études qui mettent en lumière le fait que le rythme actuel de disparition d’espèces animales est aussi rapide, voire plus, que celui observé lors des précédentes extinctions de masse. Un phénomène exceptionnel qui n’est survenu qu’à cinq reprises en l’espace de 500 millions d’années. Pour exemple, le prix Pulitzer de l’essai à la journaliste américaine Elizabeth Kolbert pour son livre intitulé « La Sixième Extinction ». Ou encore une étude publiée le 11 août dans la revue scientifique Nature Communications. Celle-ci révèle que nous serions à l’aube d’une extinction massive qui toucherait toutes les formes de vie animale sur la planète. Selon une autre étude parue en juin dans la revue Science Advances, « nous entrons dans la sixième », précise l’AFP.

Même les espèces très nombreuses et qui s’étalent sur de grandes zones géographiques sont en danger. Ce qui ne serait jamais arrivé auparavant. En général, les espèces présentes dans une large zone géographique risquent moins de disparaître que celles qui occupent des aires plus restreintes, leur implantation les protégeant des conséquences de catastrophes environnementales locales comme des éruptions volcaniques. Les chercheurs ont aussi découvert que, bien qu’une large implantation géographique protège contre l’extinction, il y a environ 200 millions d’années, un phénomène d’extinction de masse associé à des éruptions volcaniques massives et un changement climatique rapide a provoqué la disparition d’environ 80% des espèces de la planète.

Cependant, les catastrophes climatiques de grande ampleur et les extinctions de masse permettent à de nouvelles formes de vie de devenir les espèces dominantes. Par exemple, c’est l’extinction des dinosaures qui a ouvert la voie à des mammifères et finalement à nous-mêmes. Ce qui assure la survie d’une espèce serait donc bien plus sa résilience écologique que son grand nombre. En gros, celles qui sont le plus rapidement capables de se remettre à fonctionner normalement suite à d’importante mutation de leur environnement (atmosphère, océan, climat) ont davantage de chance de survivre à travers les âges.

Selon Alex Dunhill, de l’université britannique de Leeds, les extinctions « sont généralement associées à un changement climatique rapide. Les organismes ne sont pas capables de s’adapter assez rapidement au changement et donc disparaissent ». Sauf que « nous créons aujourd’hui les mêmes conditions, par l’activité humaine, simplement à un rythme plus rapide ».

Les espèces menacées

Il y aurait entre 10 et 50 millions d’espèces sur la planète. Une estimation exacte est impossible puisque plusieurs dizaines de nouvelles sont découvertes chaque jour. Voici les 15 les plus susceptibles de s’éteindre dans un avenir très proche. D’après l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) pour la conservation de la nature, environ 41 % des espèces d’amphibiens et 26 % des espèces de mammifères sont menacées d’extinction. La Liste rouge de l’UICN comprend maintenant 77 340 espèces évaluées, dont 22 784 sont menacées d’extinction. La perte et la dégradation des habitats représentent les menaces les plus importantes pour 85% d’entre elles. Parmi celles-ci, l’ONG Alliance for Zero Extinction a établi une liste de 841 mammifères, reptiles, oiseaux et amphibiens les plus menacés. Parmi ces dernières voici, la liste des 15 espèces les plus mal classées selon Le Monde:

  • Trois grenouilles du Brésil: la bokermannohyla izecksohni, l’hypsiboas dulcimer et la physalaemus soaresi
  • La lyciandre de Beydaglari une salamandre de Turquie)
  • La grenouille du Sri Lanka : la pseudophilautus zorro
  • La grenouille de Colombie : l’allobates juanii
  • L’alouette de Ash (Somalie)
  • Le monarque de Tahiti
  • Le pétrel de Madère
  • Le pétrel de Bourbon (île de la Réunion)
  • Le nésospize de Wilkins (archipel Tristan da Cunha, Royaume-Uni, Atlantique Sud)
  • L’albatros d’Amsterdam (île d’Amsterdam, terres australes, France)
  • Le lophuromys eisentrauti (rat du Cameroun)
  • Le rat grimpeur du Chiapas (Mexique)
  • Le geomys tropicalis (gaufre mexicain)

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