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Ecolo-Groen continue sa croisade contre les pesticides « tueurs d’abeilles »

Le groupe Ecolo-Groen à la Chambre a déposé vendredi une proposition de loi visant à interdire purement et simplement la vente et l’utilisation des pesticides « tueurs d’abeilles », les néonicotinoïdes, en Belgique. Le texte vise tant les produits actuellement sur le marché que l’ensemble des substances appartenant à la même famille, « afin d’éviter que des produits ‘cousins’ ne leur soient substitués ».

Au niveau européen, un moratoire de la Commission restreint depuis 2013 l’utilisation de trois pesticides de la famille des néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame). Avec sa proposition de loi, Ecolo-Groen veut aller plus loin, considérant que les mesures européennes comportent certaines lacunes – qui ont notamment permis à d’autres produits nocifs de contourner les règles – et vise à interdire purement et simplement tous les pesticides aux néonicotinoïdes.

« S’il n’y a pas de décisions fermes prises au niveau des parlements nationaux, l’Europe risque de manquer de motivation », selon la députée fédérale Muriel Gerkens, qui ambitionne de faire voter la proposition d’ici la fin de l’année.

Au niveau wallon, qui pourrait limiter la vente et l’utilisation de ces pesticides sur certaines zones, le député Matthieu Daele a déposé plusieurs amendements à une proposition de résolution jugée trop large, mais les discussions en la matière sont à l’arrêt « suite à des désaccords entre le ministre de l’Environnement Carlo Di Antonio et le ministre de l’Agriculture René Collin », déplore-t-il. Si le premier a l’ambition d’une « Wallonie 100% bio » à l’horizon 2030, le deuxième « défend par contre une vision passéiste de l’usage de ces pesticides pour les agriculteurs », selon le député wallon.

L’objectif du ministre de l’Environnement est ambitieux et nécessiterait l’interdiction des néonicotinoïdes d’ici moins de 10 ans, ceux-ci étant transportés dans les tissus de la plante et pouvant y rester plusieurs années, souligne Yves Van Parijs, apiculteur.

La question est d’autant plus urgente pour Ecolo-Groen, qu’il faut d’une part interdire ces produits aux firmes agro-alimentaires et de l’autre accompagner les agriculteurs dans la transition vers une agriculture différente, selon Muriel Gerkens. Malgré la volonté annoncée par la ministre de l’Environnement, Marie-Christine Marghem, de réaliser une nouvelle étude sur l’incidence des produits chimiques sur la mortalité des abeilles domestiques, « le gouvernement fédéral semble plus enclin à défendre les intérêts des industries agrochimiques et des pétroliers, à l’origine de nombreux engrais et pesticides », dénonce Mme Gerkens.

Selon les derniers chiffres disponibles en Belgique, datant de l’hiver 2012-2013, le taux de surmortalité observé dans les ruches belges était de 33%, un chiffre figurant parmi les plus élevés d’Europe.

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