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Dans le Grand Nord, une route va relier l’océan Arctique au continent

Le Vif

Le Premier ministre canadien a lancé mercredi le chantier de cette route de 137 km entre Inuvik et Tuktoyaktuk qui ne pourra être construite qu’en plein hiver.

Inuvik et Tuktoyaktuk seront bientôt reliées. Le Canada a lancé mercredi la construction de la première route reliant l’océan Arctique au continent américain. A plus de 2000 km au nord de Vancouver, la métropole du littoral pacifique canadien, au-delà du cercle polaire, le Premier ministre conservateur Stephen Harper a inauguré ce chantier de 137 km de long.

Il s’agit de l’aboutissement d’un vaste projet débuté dans les années 1960, lorsqu’un autre Premier ministre conservateur, John Diefenbaker, avait décidé la construction d’une route s’élançant de Dawson City, dans le territoire canadien du Yukon, non loin de la frontière avec l’Alaska, jusqu’à Inuvik, à quelque 740 km plus au nord-est.

D’une dizaine de mètres de large, la route la plus au nord du continent américain consistera en un remblai de deux mètres de haut déposé sur le pergélisol et surmonté d’une couche de graviers. Les travaux ne seront menés que l’hiver, le pergélisol (le sol gelé en permanence durant au moins deux ans) étant impraticable au dégel.

« La route vers les matières premières »

La circulation est déjà possible jusqu’au village inuit de Tuktoyaktuk, sur les rives de l’océan Arctique, mais seulement d’octobre à avril, lorsqu’une route est dégagée sur la glace. Dès que les neiges fondent, Tuktoyaktuk est à nouveau uniquement accessible par air ou par mer. En achevant le tracé, les autorités fédérales canadiennes espèrent diminuer le coût de la vie de cette collectivité, y attirer les touristes, mais aussi faciliter l’exploration pétrolière et gazière dans la région. Le gouvernement de Stephen Harper, qui a fait de la défense de la souveraineté canadienne sur le Grand Nord un cheval de bataille, souhaite encourager l’exploitation des matières premières dans l’Arctique.

En tout, le sous-sol de ce désert blanc pourrait contenir 22% des réserves mondiales d’hydrocarbures conventionnelles non découvertes, selon Washington.

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