Contre les loups, des éleveurs français séquestrent le président d’un parc naturel des Alpes

Une cinquantaine d’éleveurs séquestrent depuis mardi soir le président, le directeur et un agent du parc national de la Vanoise, dans les Alpes françaises, pour réclamer des mesures concrètes contre les attaques de loups, selon des sources concordantes.

Les trois hommes sont retenus dans la commune de Bramans, située à proximité de la frontière franco-italienne, à la suite d’une réunion publique sur la nouvelle charte du parc, a annoncé mercredi dans un communiqué la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) des Savoie.

Depuis la réapparition du loup dans les Alpes au début des années 90, leur nombre augmente régulièrement, exaspérant les éleveurs de la région. Fin août, les éleveurs dénombraient 130 attaques de loups depuis le début de la saison d’estive, contre 105 sur l’année 2014, selon la FDSEA.

« Les éleveurs demandent l’autorisation de tuer des loups dans le coeur du parc et la mise en place de moyens réels pour prélever cinq loups en Savoie d’ici à la fin de l’année », a indiqué à l’AFP Jean-Claude Croze, directeur de la FDSEA dans ce département du centre-est du pays.

« Les éleveurs sont excédés, ils sont à bout. Etre toutes les nuits dans le stress permanent, ce n’est pas possible », a-t-il ajouté.

Trois loups ont été abattus cet été en France, dont un en Savoie, selon la préfecture.

Dans un communiqué diffusé mercredi, les éleveurs réclament également « l’exclusion des loups de toute zone pastorale ».

La séquestration des responsables du parc, premier parc national créé en France, se déroule sans violence. Des discussions étaient en cours avec la préfecture mercredi mais aucune intervention des forces de l’ordre n’était envisagée à court terme.

Interrogé par l’AFP, le président du parc, Guy Chaumereuil, n’a pas souhaité faire de déclaration.

Le nombre de loups tués en France s’est élevé à 19 en 2014-2015, un chiffre en augmentation. En 2014, 8.560 brebis ont été déclarées mortes à cause du loup, des morts qui ont donné droit à des indemnisations aux agriculteurs.

Selon l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, il y aurait quelque 280 loups en France.

Avec AFP