© Reuters

Comme les humains, des mésanges maîtrisent la syntaxe

Le Vif

Maîtriser la syntaxe, savoir combiner des mots pour exprimer des idées complexes, ne serait pas uniquement l’apanage de l’homme, mais aussi celui d’une petite mésange de Chine, selon une étude publiée mardi dans Nature Communications.

La puissance du langage réside dans la combinaison de sons dénués de sens. Une fois associés, ils constituent des mots pour ensuite former des phrases.

Cette capacité de communiquer et d’exprimer ainsi la pensée est l’une des caractéristiques les plus importantes des hommes.

Mais selon cette étude, « la syntaxe n’est pas propre au langage humain, mais s’est aussi développée, de façon indépendante, chez les oiseaux ».

« Nos expériences fournissent des preuves solides: les mésanges de Chine utilisent la syntaxe pour transmettre des messages complexes », explique à l’AFP Toshitaka Suzuki du Collège doctoral de recherche avancée au Japon.

Ces oiseaux, assez petits, trapus, sont la cible de nombreux prédateurs et face à ces agressions, ils émettent une variété de sons (que l’on peut appeler pour l’expérience A, B, C et D).

Les chercheurs ont ainsi mis en évidence que lorsque l’oiseau chante ‘ABC’, ses comparses scrutent l’horizon à la recherche d’un prédateur. Quand il émet un ‘D’, ses interlocuteurs s’approchent.

Pour l’étude, Toshitaka Suzuki et ses collègues ont diffusé différentes combinaisons de ces deux chants.

Or, après la diffusion de ABC suivi de D, les oiseaux scrutent l’horizon en s’approchant du haut-parleur.

Mais si les chercheurs diffusent les sonorités jouées dans un ordre inversé, D suivie de ABC, il ne se passe généralement rien. Cette combinaison de sons ne semble rien vouloir dire pour les mésanges.

Pour les chercheurs, ces résultats présentent des preuves expérimentales d’un certain sens de la syntaxe chez les oiseaux, qu’ils utilisent pour coordonner leurs actions, un bel exemple d’interactions sociales.

« Il est possible que d’autres animaux utilisent également ce processus pour générer différents messages à partir d’un nombre limité de sonorités », affirme Toshitaka Suzuki.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire