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Climat – Durban : poursuite du protocole de Kyoto au-delà de 2012 !

Les représentants de quelque 190 pays ont adopté ce dimanche une feuille de route vers un accord pour tous les pays de la planète en 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, lors de la conférence climat de Durban (Afrique du Sud). L’objectif est que cet accord, dont la nature juridique devra encore être précisée, entre en vigueur à l’horizon 2020.

L’objectif de la communauté internationale est de limiter la hausse de la température de la planète à +2°C. L’addition des promesses des différents pays en termes de réductions d’émissions ne permet cependant pas, loin s’en faut, d’atteindre cet objectif. Selon une étude présentée cette semaine à Durban, le monde est engagé sur la voie d’une hausse de 3,5°C du thermomètre mondial.

Kyoto continue !
Les ministres et délégués, au bord de l’épuisement après 14 jours de négociations et deux nuits blanches, ont également trouvé un accord pour poursuivre, au-delà de 2012, le protocole de Kyoto. Une décision sur l’avenir de ce protocole, seul outil juridique contraignant qui limite les émissions de gaz à effet de serre de la plupart des pays industrialisés, était l’un des points clés du rendez-vous sud-africain.

Les pays en développement, qui en sont exonérés, y tiennent fermement car il offre une « paroi étanche » entre les pays du nord, qui ont une responsabilité « historique » dans l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère, et le reste de la planète.

Conclu en décembre 1997 et entré en vigueur en février 2005, le protocole impose aux pays industrialisés, à l’exception notable des Etats-Unis qui ne l’ont pas ratifié, de réduire leurs émissions de six substances responsables du réchauffement, au premier rang desquels le CO2.

« Un soulagement »
« Cet accord représente un réel soulagement parce qu’il prolonge le protocole de Kyoto. C’est un minimum. On vient de loin, on est passé à deux doigts de stopper Kyoto, ce qui aurait été une véritable catastrophe », a indiqué ce dimanche la ministre bruxelloise de l’Environnement, Evelyne Huytebroeck, à la tête de la délégation belge en Afrique du Sud. « La période de prolongation sera décidée fin 2012. Nous regrettons que cette décision n’ait pas été prise aujourd’hui », a-t-elle ajouté.

Les délégués se sont mis d’accord sur le lancement d’une deuxième période d’engagements qui concernera principalement l’Union européenne. Le Canada, le Japon et la Russie ont indiqué de longue date qu’ils ne souhaitaient pas s’engager une nouvelle fois.

Mise en place d’un Fonds vert
La mise en place du mécanisme de fonctionnement du Fonds vert, destiné à aider financièrement les pays en développement à faire face au changement climatique, a également été adopté à Durban.

L’ONG Oxfam a vivement critiqué l’issue de cette réunion, jugeant que les négociateurs avaient « évité de peu un effondrement » du processus en se mettant d’accord sur « le strict minimum possible ».
Maite Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine des Affaires étrangères qui préside la conférence, avait, dès le début de la séance plénière dans la nuit, reconnu que le paquet de décisions sur la table n’était « pas parfait », mais avait appelé à ne pas « laisser la perfection être l’ennemie du bien ».

Levif.be, avec Belga

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